Deux femmes se sont retrouvées bloquées en Inde dans leur ascension d'un sommet de l'Himalaya. Coincées plusieurs nuits à plus de 6 000 mètres d'altitude, les alpinistes ont perdu une grande partie de leur équipement. Plusieurs membres du Groupe militaire de haute montagne, basé à Chamonix, sont venus leur porter secours dans des conditions dantesques.
Le soulagement des rescapés et de leurs sauveteurs témoigne de la difficulté de la manœuvre. Le 4 octobre dernier, alors qu'ils partent gravir le pilier nord-est du Chaukhamba III, un sommet indien de l'Himalaya, trois membres du Groupe militaire de haute montagne, basé à Chamonix, ont réalisé peut-être l'un des sauvetages les plus mémorables de leur carrière.
Au cours de leur ascension, les yeux des militaires sont attirés par de la lumière venant d'un peu plus haut que leur position. Dans une vidéo publiée sur le compte X de l'armée de l'air, ils racontent avoir aperçu "des signaux de lampe".
The rescue of two foreign (US & UK) mountaineers from Chaukhamba III trek in Uttarakhand's Chamoli is a testament to the resilience and skill of the Indian Air Force, along with the collaborative efforts of SDRF, NIM, and French mountaineers. After battling two days of bad… pic.twitter.com/dRQjmxdMMK
— Indian Air Force (@IAF_MCC) October 6, 2024
Bloquées 72 heures à plus de 6 000 mètres d'altitude
En s'approchant, ils comprennent qu'il s'agit d'un appel de détresse provenant de deux alpinistes présentes sur la voie. Les deux femmes, de nationalité britannique et américaine, étaient parties de leur camp de base sur le glacier de Satopanth une semaine plus tôt. Mais après plusieurs jours d'ascension, elles ont perdu la majorité de leur équipement à la suite d'un éboulement.
"Nous avons malheureusement perdu un sac pendant le transport lequel contenait la plupart de notre équipement de sécurité : tente, réchaud, duvet, surpantalon, crampons et piolets", raconte les deux alpinistes dans une publication sur Instagram.
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Les voilà ainsi bloquées dans leur progression à 6 400 mètres d'altitude. De longues heures d'attente se profilent. "Nous étions dévastées à l'idée que cela signifiait la fin de notre tentative après tant d'efforts et nous savions que nous aurions à faire face à un drame majeur dans un état d'épuisement avancé" relatent-elles.
Un sauvetage de "l'impossible"
Finalement, deux jours plus tard, les militaires du GMHM parviennent à les rejoindre. Mais au vu de la zone où le groupe se trouvait, "pas de sauvetage possible en hélicoptère", explique l'armée de terre. Le secours se poursuivra ainsi à pied vers des terrains moins escarpés, le temps de passer une nuit sous la tente puis de redescendre jusqu'au relais de l'armée de l'air indienne.
Un soulagement pour les deux alpinistes étrangères qui remercient leurs anges gardiens : "Nous sommes rentrées à bon port après 72 heures […] avec très peu de sommeil, de nourriture et d'eau, aidés par nos amis de Chamonix et récupérés par l'armée de l'air indienne, envers qui nous sommes très reconnaissantes".
Deux alpinistes 🇬🇧🇺🇸 se retrouvent piégées à plus de 6 000 m d’altitude dans l’Himalaya 🏔️
— Armée de Terre (@armeedeterre) October 18, 2024
Pas de sauvetage possible en hélicoptère alors trois soldats du @GMHM_Chamonix vont interrompre leur propre ascension pour tenter l’impossible…#FiersDeNosSoldats @adgpi @Armees_Gouv pic.twitter.com/6L3U3H4AsK
Cette opération de sauvetage a été menée par trois hommes appartenant au Groupe militaire de haute montagne, basé à Chamonix. Parmi eux, le Haut-Savoyard Clovis Paulin, connu pour son ascension hivernale de la Directissime de la Walker dans le massif du Mont-Blanc, avec ses compagnons Charles Dubouloz et Symon Welfringer.
Le lieutenant-colonel Jacques Olivier, et le sergent Vivien ont eux aussi contribué à ce sauvetage dans l'Himalaya. Une manœuvre délicate pour "tenter l'impossible" comme le salue l'armée de l'air.