Alors que Mayotte a été touchée par un cyclone d'une rare ampleur, l'État français organise ses moyens afin de venir en aide à l'archipel et ses habitants. Un avion militaire a décollé samedi soir de la base aérienne militaire d'Orléans avec 26 membres de la Sécurité civile et 19 tonnes de matériel.
Les images témoignent d'une rare violence. L'archipel de Mayotte a vécu l'horreur, ce samedi 14 décembre 2024, subissant le passage du cyclone Chido. Des vents de plus de 220 km/h ont été recensés par Météo France. Nombreux sont les habitants traumatisés par l'ampleur du phénomène météorologique. Selon un bilan provisoire, 14 personnes ont perdu la vie et plus de 250 blessés sont é déplorer. "Il faudra sans doute des jours" pour "affiner" le bilan humain, "nous craignons qu’il soit lourd", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, craint de son côté "plusieurs centaines de morts", "voire quelques milliers".
Car les dégâts matériels sont considérables. Les maisons d'habitations ont été fortement touchées, mais pas seulement. Les services, comme l'hôpital de Mamoudzou, sont aussi impactés. Afin de venir en aide à Mayotte et ses habitants, les pouvoirs publics ont organisé la venue de secours et de ravitaillement dès le samedi soir. Au total, Bruno Retailleau a annoncé l'envoi de "cinq vagues successives de renfort pour la Sécurité civile", soit à peu près 800 personnes, en plus de 210 personnels médicaux. Parmi eux, un avion militaire cargo A400M a décollé samedi soir, vers 22 heures, de la base aérienne d'Orléans pour l'archipel. À son bord, 26 membres de la Sécurité civile et 19 tonnes de matériel.
Désenclaver l'archipel et évaluer la situation
"L'avion qui a décollé samedi soir transportait surtout du matériel de première urgence et quelques groupes électrogènes", détaille le colonel Guillaume Vernet, porte-parole des armées. Du matériel qu'il a fallu faire venir à Orléans dans la journée avant de décoller de la base aérienne 123 Orléans-Bricy.
Les forces 🇫🇷 sont mobilisées pour faire face aux conséquences du cyclone #CHIDO à Mayotte :
— Armée française - Opérations militaires (@EtatMajorFR) December 14, 2024
➡️ Opérations d'acheminement en cours de plusieurs tonnes de matériels par un A400M de l'@Armee_de_lair.
➡️ Détachement de 110 militaires déjà présents sur place et déploiement de 140… pic.twitter.com/DD2UU1y3Rm
Les premiers effectifs arrivés sur place ont avant tout une mission logistique, comme l'explique le porte-parole des armées. "Ils sont mobilisés pour faire du désenclavement, on sait que les hubs notamment sont touchés, le port et l'aéroport de Mamoudzou sont inutilisables pour le moment", explique le colonel Guillaume Vernet. Une difficulté supplémentaire pour les premiers renforts envoyés, qui ne peuvent pas directement atterrir à Mayotte et ont dû se poser à La Réunion.
Un cyclone comme celui-ci, on ne peut pas y être préparé. Si nous avions mis des moyens sur place avant son passage, ils auraient surement fait partie des dégâts.
Colonel Guillaume Vernet, porte-parole des armées
Outre le désenclavement, les sapeurs sauveteurs de la Sécurité civile vont également apporter leur aide à la population. Sur place, 300 effectifs de la légion étrangère, basés à Mayotte, sont déjà à pied d'œuvre. Mais pour le moment, difficile d'estimer l'ampleur des dégâts et la mobilisation nécessaire pour venir en aide à l'archipel et ses habitants, selon le colonel Guillaume Vernet. "On étudie tout cela au fur et à mesure pour ajuster notre soutien, indique-t-il. Nous devons d'abord évaluer la situation avec les premiers effectifs sur place."
La catastrophe s'annonce tout de même d'une rare ampleur. "Un cyclone comme celui-ci, on ne peut pas y être préparé, estime le porte-parole des armées, le colonel Guillaume Vernet. Si nous avions mis des moyens sur place avant son passage, ils auraient surement fait partie des dégâts." Un autre groupe de renfort devrait décoller en fin de journée ce dimanche. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est attendu à Mayotte, lundi 16 décembre. D'ici là, le bilan risque malheureusement de s'alourdir.