Une importante fuite de tritium a été mesurée dans les eaux souterraines de l’unité de production d’électricité de Tricastin dans la Drôme. EDF et l’autorité de sûreté nucléaire assurent que la fuite est circonscrite. Cependant les liquides contaminés se retrouvent fatalement dans l’environnement.
Dans un sous-sol étanche, une cuve de stockage provisoire d'eau contenant un niveau considérable de tritium (un isotope radioactif de l’hydrogène) a débordé.
EDF, gestionnaire de la centrale de Tricastin et l’Agence de Sûreté Nucléaire expliquent l’incident dans un communiqué du 21 décembre2021:
"Environ 900 litres d'effluents contenant du tritium se sont infiltrés dans le sol entre le 25 novembre et le 8 décembre 2021.
La valeur maximale mesurée le 12 décembre a été de 28 900 Becquerels par litre de tritium.
Aucune contamination de la nappe phréatique à l’extérieur du site n’a été mise en évidence."
Le communiqué souligne que la fuite radioactive s’est produite au sein du site drômois entre le 25 novembre et le 8 décembre, une date approximative en raison d'un dysfonctionnement du système d’alerte.
L’autorité de sûreté nucléaire qui a inspecté l’installation se veut rassurante. Julien Collet, directeur général adjoint de l’autorité de sûreté nucléaire, joint par téléphone détaille la situation.
"L’événement en lui-même n’a pas de conséquences dans l’environnement, par contre, il met en évidence des dysfonctionnements auxquels EDF doit remédier à la fois en ce qui concerne la gestion des alarmes mais également l’entretien des installations."
Du côté de la CRIIRAD, la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité, l'évènement n'est pas sans danger.
Selon Roland Debordes, porte-parole de l'association indépendante qui possède son propre laboratoire d'analyses, si l’incident est sans danger pour les populations, il est particulièrement notable. Le liquide contaminé sera fortement dilué dans de l’eau propre. Avant d’être progressivement rejeté à petite dose dans le fleuve comme le prévoit la loi.
« Là, il y a 29 800 Becquerels, ça c’est le record à ma connaissance des pollutions détectées sur les sites nucléaires de France en tritium. Il n’est pas légitime d’autoriser qui que ce soit, EDF ou autre, à rejeter dans l’environnement des produits dont on sait qu'ils sont cancérigènes et mutagènes.»
La centrale nucléaire du Tricastin est l’une des plus vieille de France.