Les habitants des communes avoisinant l'aérodrome de Valence-Chabeuil veulent que les couloirs aériens soient modifiés afin de retrouver un peu de sérénité.
Zone de mistral oblige, les avions décollent de l'aérodrome de Valence vers le Nord, et passent au-dessus de certaines communes de la banlieue de Valence. Les habitants de Parlanges, Grand-bois, Fauconnière et autres se plaignent des nuisances provoquées par le balais incessant des avions et hélicoptères.
Des nuisances grandissantes
D'un petit avion ou deux par jour qui ne nous gênaient pas du tout, on est arrivés à des rotations de 50 à 80 engins par après-midi l'été.[...] Ils volent même la nuit
Nicolas Goujon, membre de l'association "Montélier Fauconnière sans nuisances"
Nicolas Goujon vit dans la zone des Petits bois depuis 1984. Il a vu également augmenter le bal des hélicoptères.
Pour retrouver la sérénité, l'association réclame un changement dans les trajectoires de vol et un évitement complet des agglomérations des Bois et de Fauconnière avec un passage nord dans l'axe de la piste à 1 ou 2 degrés nord. Elle a repéré des itinéraires au-dessus de terres agricoles avec peu de nuisances et un risque minimal en cas de problèmes.
Un membre de l'association rappelle avec malice qu'un arrêté municipal lui interdit de tondre le week-end, afin de préserver la quiétude de ses voisins et qu'il trouve ça tout à fait normal. Pourquoi le bruit des avions ne serait-il pas, lui aussi, empêché au même titre ?
Des négociations au point mort
Constitués en associations, les riverains dialoguent avec l'aéroport pour établir une charte de bonne conduite, sous l'égide de la préfecture mais après cinq ans de travail, les négociations sont au point mort. Certaines parties ont refusé de signer.
Mais Michel Bore, président de l'association "Montélier Fauconnière sans nuisances" se veut confiant. Il affirme que Laurent Monnet, président du syndicat mixte de l'aéroport, nouvellement nommé, lui a assuré, être déterminé à trouver un accord tout en respectant le fonctionnement de l'aéroport qui joue un rôle économique régional important.
De son côté, l'aéroclub assure tout faire pour réduire le bruit généré par ses activités, grâce à des recommandations aux pilotes mais l'aéroclub n'est n'est pas le seul usager des installations. "Au décollage, on demande d'éviter de survoler les habitations sachant que c'est difficile compte tenu de l'impact du bruit. Il n'est pas le plus important à la verticale de l'avion mais il y a un cône de bruit qui est un peu large sous l'avion. C'est compliqué de satisfaire tout le monde" explique Jean-Marc Monteil, président de l'aéroclub.
Au-delà de la charte, le club a prévu l'achat d'un nouvel avion beaucoup plus silencieux pour 2023 et l'électrification d'un de ses appareils d'ici 2 ans…
Pas sûr que tout cela suffise à calmer l'agacement des riverains d'autant que le respect de la charte, si elle est ratifiée un jour, sera difficile à surveiller.