Agriculteurs en colère : "On joue les GPS humains", la galère des routiers et des transporteurs à cause des barrages filtrants

Alors qu'une nouvelle semaine de mobilisation des agriculteurs commence ce lundi 29 janvier, l'A7 est toujours fermée et les barrages sont en place. Le mouvement du monde paysan n'est pas sans conséquences pour les transporteurs routiers. Le rond-point de Donzère est l'un des points chauds de la Drôme.

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Ce lundi 29 janvier, l'A7 est toujours fermée à la circulation. Une fermeture entre Drôme et Vaucluse pour la 6ᵉ journée consécutive et une impressionnante autoroute vide. A contrario, le réseau secondaire est bien chargé. Les routiers ont été déroutés et les bouchons semblent interminables.

Blocages et barrages filtrants

Les agriculteurs ont mis en place des barrages filtrants dans la Drôme, notamment sur la route nationale 7. C'est le cas au rond-point de Donzère. Les agriculteurs bloquent les camions et les laissent passer au compte-goutte. Conséquence : d'interminables files de camion encombrent cet axe.  

Un transporteur, venu des Pays-Bas, est à l'arrêt et explique : "Je suis parti vendredi. C'est dans toute la France comme ça. C'est très difficile, toutes les autoroutes sont coupées".

"On est obligé d'attendre. On n'a pas trop le choix. On ne peut pas aller livrer. Tout est fermé. J'attends la suite. J'espère que ça va se débloquer. On va faire le point ce soir avec mon exploitant. On va voir si je vais livrer dans une autre base Intermarché", explique avec fatalisme Thierry Lemaître, chauffeur routier.  

Depuis le début du mouvement, les routiers prennent leur mal en patience. Nombre d'entre eux sont stationnés le long des routes pour respecter leurs temps de pause et espèrent atteindre leur destination.

La galère des transporteurs

 

Les chauffeurs routiers doivent faire preuve de patience et s'adapter. Au volant de son camion, Jean-François Planet revient de Chasse-sur-Rhône. Il a pris la direction de Montélimar via une départementale. Ce professionnel de la route connaît bien le réseau des petites routes. Mais son expérience ne suffit pas. Il est aussi bien aidé par les nouvelles technologies.

Depuis son bureau de Montélimar, Jean-Luc Bres, son patron, responsable de l'entreprise de transports du même nom, peut suivre en temps réel la position de ses chauffeurs. Il peut ainsi les orienter selon l'état du trafic.  "On essaie de trouver des solutions, de leur simplifier la vie le plus possible, pour qu'ils arrivent en temps et en heure. Une géolocalisation nous permet de savoir exactement où sont nos véhicules. On joue les GPS humains, on les guide. On essaie de faire le maximum pour les aider," explique Jean-Luc Bres, également président du SNTR de Drôme-Ardèche.

À Donzère, et ailleurs, pour les chauffeurs de poids lourds, la situation devient très difficile. Les axes fermés et les barrages filtrants sont une source de stress. Une perte d'argent pour les entreprises de transport.  "Voilà une semaine qu'ils n'en peuvent plus. Depuis une semaine, on perd énormément de temps, ça nous coûte cher. Ça coûte cher en fatigue et en stress aussi," ajoute Jean-Luc Bres.

La situation inédite qu'il traverse l'oblige à augmenter ses dépenses. Le secteur du transport routier, fortement impacté, se dit inquiet de la situation financière, notamment des petites structures. Cette action n'est pas non plus sans conséquences sur les approvisionnements des grandes surfaces. Pour l'heure, aucune date de réouverture de l'autoroute A 7 n'a été avancée.

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