Insécurité dans la Drôme : règlements de compte et trafic de drogue en hausse en 2023

La préfecture de la Drôme a présenté les chiffres officiels de la délinquance dans le département en 2023. Les autorités, l'augmentation des faits de violence témoigne des actions menées par la police.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En 2023, 4.6 kg de cocaïne, 22.8 kg d'héroïne et 440 kg de cannabis ont été saisis dans la Drôme . Plus de 1,8 tonne de stupéfiants saisis par la police, la gendarmerie et les douanes, représentant une valeur de plus de 3 millions d’euros. La lutte contre le trafic de drogue est affichée comme une priorité par les pouvoirs publics car la vente de stupéfiants génère un climat quotidien d'insécurité dans certains quartiers de Valence notamment et de Romans-sur-Isère. Les infractions à la législation sur les stupéfiants enregistrent une forte hausse + 10%, supérieure à la moyenne nationale : + 4 %.

Les chiffres en hausse

En 2023, les infractions liées à la grande criminalité ont augmenté de 25,6 %, soit un total de 216 faits constatés. On enregistre une hausse du nombre de règlements de comptes entre malfaiteurs de + 33 %, la vente de stupéfiants a quant à elle augmenté de 35 % et les affaires de proxénétisme, elles aussi, sont plus nombreuses. 

Selon la préfecture de la Drôme "l’augmentation des faits constatés témoigne d’une activité et d’une efficacité accrues des services de police et de gendarmerie dans la lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants". 

"Au niveau de la criminalité et de la délinquance, on n'a plus de fusillade tous les deux trois jours ça s'est beaucoup calmé" raconte une habitante du quartier du Plan à Valence, qui souhaite s'exprimer anonymement pour préserver sa sécurité et celle de sa famille.  "Les points de deals sont plus discrets et il y a moins de regroupements et de bagarres. Mais beaucoup de gens sont partis, il y a beaucoup de logements vides. Les gens ne sortent plus, il y a côté un peu morbide. On est dans un quartier replié sur lui-même. Il y a eu une fusillade il y a huit jours, mais personne n'en a parlé, il y a quelque chose de l'ordre du secret".

"On vit un peu planqués" 

Un sentiment que partage une autre habitante : "on a bien baissé en termes de violence, on a l'impression d'un calme apparent. Les jeunes se retrouvent à des endroits clefs, où ils savent qu'ils pourront fuir, un gamin s'est fait poignarder il y a 15 jours alors on vit un peu planqués". 

Lors de la présentation des chiffres 2023 de la délinquance, les services de l'État ont tenu à démontrer qu'ils avaient accordé plus de moyens aux zones de sécurités prioritaires. 98 jours de renforts CRS et autres services, indique le communiqué officiel de la préfecture. 
Plus de 600 amendes dressées par la police et la gendarmerie (+380 par rapport à 2022). 
175 opérations sur des points de deals,  433 opérations de sécurisation et 346 personnes interpellées. 

Des policiers de terrain "débordés"

Des renforts qui ont fait leurs effets sur terrain, reconnaît un représentant du syndicat SGP Police, qui ne souhaite pas non plus être nommé. "Nous avons trois gros secteurs sur le département : Montélimar, Valence et Romans-sur-Isère. On fait ce qu'on peut pour casser le rythme des trafics, et ne pas laisser les choses empirer. Des points de deals, il y en a partout, les stupéfiants, c'est un phénomène sur lequel on est débordés et le petit policier de terrain que je suis n'a pas la réponse. Quand on attaque un point de deal, un autre va réapparaître, c'est une question d'offre et de demande. Et oui, on aurait besoin de plus d'effectifs, mais c'est bien plus complexe que ça". 

Une habitante ajoute : "il y a une crainte dans notre quartier, c'est que des personnes incarcérées vont sortir et on ne sait pas ce que ça va donner. Il y a de nouvelles menaces sur des personnes qui essaient d'être actives. Alors on verra si c'est juste une accalmie ou si ça recommence. J'ai le sentiment que des choses bougent, on a été entendus dans le cadre de la Force d'action Républicaine, alors on patiente maintenant car on ne sait pas ce que ça va donner". 

La jeunesse, une priorité 

La Force d'action Républicaine est un dispositif expérimental mené dans trois communes en France dont Valence. L'idée est de créer une synergie entre les différents pouvoirs publics pour rétablir un climat quotidien plus apaisé dans des quartiers particulièrement minés par la délinquance et la criminalité. 

"La mairie exprime une volonté de faire revivre les quartiers. Plus d'éducateurs doivent arriver et ils souhaitent impulser une nouvelle dynamique pour créer du lien, notamment au niveau du sport" reconnaît une mère de famille. Une phase de diagnostic vient de s'achever et doit déboucher sur un plan d'action. La jeunesse est d'ores et déjà affichée comme une priorité, mais aucun calendrier de mesures n'a été annoncé. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information