Meurtres en série à Valence : "si on laisse aller, la situation peut s'aggraver" selon le maire

Une réunion rassemblant les différents acteurs de la sécurité s'est tenue ce lundi 15 mai 2023 à Valence. Après trois homicides en seulement quelques jours, le conseil local de sécurité a défini les interventions à mettre en œuvre. Les forces de police appelées en renfort resteront "le temps nécessaire".

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À la suite d'une série particulièrement meurtrière dans certains quartiers de Valence, les renforts de police sur place (environ 150 policiers) seront maintenus "le temps nécessaire", selon le directeur départemental de la police de la Drôme. "Au moins quelques jours, le temps que l'apaisement revienne" précise le maire de la ville. La police judiciaire de Lyon viendra renforcer les enquêteurs drômois. Une équipe dédiée pour le suivi des dossiers criminels sera composée.

Ces mesures ont été annoncées ce lundi 15 mai 2023 lors d'un conseil local de sécurité. Une réunion dont la vocation est d'informer tous les acteurs de la sécurité afin de mettre en place les interventions adaptées face à ces situations.

Une série meurtrière

Pour rappel : trois personnes ont été tuées par balle, principalement dans deux quartiers de la ville (Plan et Fontbarlettes) ces derniers jours. Des homicides qui se sont déroulés dans un climat de "guerre des clans" pour la lutte de territoires pour les points de deal. 

Depuis le début de l'année, plus de 650 interpellations auraient eu lieu dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants dans la ville. Ce serait trois fois plus que l'an passé à la même période. Sans confirmer ces chiffres, le procureur de Valence "reconnait une activité accrue des services de police depuis le début de l'année". Des interpellations qui se sont soldées par des condamnations et des emprisonnements.

Une situation qui pousse les dealers à reprendre possession des espaces laissés libres. "Si la police ne les occupe pas, ce sont les bandes qui se réinstallent et qui s'affrontent", selon Nicolas Daragon, le maire de la ville. À l'issue de cette réunion, le maire en a profité pour rappeler que "le bon niveau de réponse, c'est d'avoir de la police".

On sait que les villes moyennes ne sont plus la priorité, on envoie les forces mobiles dans les métropoles. Si on intervient maintenant, on peut encore maîtriser les choses. Mais si on laisse aller, la situation peut s'aggraver.

Nicolas Daragon, Maire (LR) de Valence

Un phénomène qui s'étend 

Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale, lors d'une visite de terrain durant le week-end, a tenu à préciser que les règlements de compte sur fond de trafic de drogue sont "des faits qu'on constatait plutôt dans des départements comme les Bouches-du-Rhône, la région parisienne ou lyonnaise", mais "dorénavant", ils "peuvent se produire un peu partout sur le territoire" ajoute-t-il. Pour lui, il existe bien "une montée du trafic de drogue" en France.

Ces trafics font l'objet de rivalités importantes entre bandes criminelles, structurées, organisées qui sont implantées désormais un peu partout sur le territoire national.

Frédéric Veaux, Directeur Général de la Police Nationale

"Une guerre des territoires"

Malgré les annonces de renforts mobiles, malgré les moyens mis en œuvre depuis ces derniers homicides, les policiers réclament plus de moyens pour faire face à cette "guerre des territoires". Le syndicat "Alliance Police Nationale" avance le chiffre de six morts et d'une trentaine de fusillades depuis le début de l'année.

On a besoin d'effectifs supplémentaires pour renforcer les brigades de nuit par exemple, ça devient urgent. Il faut occuper le terrain en permanence, le matraquer et récupérer chaque centimètre carré.

Denis Iglesias, Délégué départemental du syndicat "Alliance Police Nationale"

"Pas d'interpellation à ce stade"

Contacté, le procureur reconnait une situation particulière et assure travailler aux enquêtes en cours. Même si, pour l'heure, il n'y a pas eu d'interpellation. "Nous menons un vrai travail de fond avec des moyens importants, nous sommes fortement mobilisés" précise-t-il.

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