La CGT du Groupement Hospitalier Portes de Provence a déposé un préavis de grève illimitée pour protester contre l'obligation vaccinale. Une centaine de manifestants se sont réunis aux alentours le 23 juillet à midi devant l'hôpital de Montélimar. La CFDT n'a pas suivi le mouvement.
"Non à la vaccination forcée, oui au libre choix éclairé" pouvait-on lire sur une banderole, exposée devant l'hôpital de Montélimar dans la Drôme le 23 juillet 2021. Depuis la veille, une grève illimitée a été enclenchée à l'initiative de la CGT pour protester contre l'obligation vaccinale des personnels hospitaliers. Une centaine de personnes ont manifesté à midi. La CFDT, syndicat majoritaire, a refusé de suivre le mouvement. 300 à 400 personnes sont actuellement vaccinées au Groupement Hospitalier Portes de Provence (GHPP), sur environ 2000 personnels.
"Tout ce qui a été proposé par le gouvernement est inadmissible" lance Elsa Ruillière secrétaire-adjointe de la section CGT du GHPP. "Ce que l’on demande, c’est de pouvoir avoir un choix libre, consenti et éclairé" poursuit-elle. "On demande plus de transparence, [notamment] la liste des contre-indication aux vaccins à laquelle les médecins n’ont pas accès."
Personnel en panique
La CGT demande également que la double vérification, de vigueur habituellement pour la validation d'un vaccin, soit effective et sourcée. Selon la porte-parole aujourd’hui, le gouvernement n’est pas transparent sur ces choix et "utilise des chiffres avec des calculs qui sont là pour nous faire peur et qui lui permet d’accélérer les procédures."
Elsa Ruillière explique que les personnels ont peur. "Ils se disent peut-être que demain [ils] n'auront plus de travail, plus de revenu. D’autres pensent à démissionner, alors que c’est leur métier de vocation." La syndicaliste le promet, le mouvement de grève perdurera jusqu’à que "le gouvernement lâche, [...] même si on est très peu par jour."
La CFDT non-solidaire
De son côté, la CFDT fait le choix de ne pas suivre le mouvement de grève, ne pouvant "décemment s’opposer" à la vaccination selon les mots de Nicolas Hugues, le secrétaire de la section, relayés par le Dauphiné Libéré. Pour le syndicat, la vaccination doit permettre "d’éviter la 4e vague." Le syndicat majoritaire au sein du GHPP attend principalement que la direction accorde "une autorisation spéciale d’absence" en cas d’effet secondaire du vaccin, afin de ne pas se voir appliquer le jour de carence.
La direction appelle au dialogue
La direction commence d’abord par tenter de calmer le jeu. "Il faut attendre que le projet de loi soit promulgué", lance Michel Cohen, le directeur de l’GHPP. "Il faut toujours privilégier le dialogue, l’information, la consultation et la sensibilisation."
Il prévient néanmoins. "On prendra les dispositions qui s’appliqueront lorsque le texte sera sorti et officialisé. Il ne faut pas oublier que l’épidémie frappe encore notre pays." Pour lui, la vaccination est la solution la moins contraignante à ce jours, "Je peux comprendre les questions […] néanmoins aujourd’hui la science ne peut opposer [au covid-19] que la vaccination et les gestes barrières. Je rappelle que cette maladie a paralysé le pays", argumente-t-il, rappelant que la covid-19 a fait plus de 110 000 morts contre «10 000 environ» pour la grippe.
Nécessité de convaincre
Le directeur se dit même étonné : "On est quand même dans le pays de Pasteur. Je me dis qu’il doit y avoir une forme de rationalisation. A titre personnel, je pense que l’on fait un faux procès à ces vaccins. Par contre, ce qui est une donnée objective, ce sont les variants. C’est pour cela que je dis que les médecins doivent faire un travail de sensibilisation car, à ce jour, le vaccin est le seul remède à la maladie."
Pour l’heure, la grève n'a engendré aucune perturbation d'envergure.