Narcotrafics : "Valence est un axe stratégique", le président de la commission d'enquête réagit à la "guerre des territoires" grandissante

La Drôme a été durement frappée par le narcotrafic en 2023. C'est pourquoi le département a été choisi pour organiser un point presse au tribunal de grande instance de Valence, ce jeudi 28 mars, en présence du président de la commission d'enquête sur le narcotrafic.

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Règlements de comptes violents, plusieurs "narchomicides"... Le département de la Drôme n'est pas épargné par le fléau du trafic de stupéfiants. Ce jeudi 28 mars, le président Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire et président de la commission d'enquête sur le narcotrafic, ainsi que le sénateur Etienne Blanc, ont fait un point sur la situation du narcotrafic à Valence. 

Une position stratégique

Ce mardi 26 mars, un homme a été gravement blessé lors d'une fusillade près d'une école de Valence. Les parents ont donc peur de laisser leurs enfants dans l'établissement. "Les auteurs d'actes criminels ont, pour la majorité, moins de 20 ans. Ils n'ont donc pas les codes, ils ont parfois des armes de guerre, ils se livrent une guerre sans merci, donc que ça se passe à côté d'une école, en plein centre-ville ou dans une cité, ça n'a aucune importance pour eux, c'est ça qui est grave", confie le sénateur. "Il faut que la réponse soit extrêmement ferme parce qu'on a le sentiment parfois que le trafic peut être n’importe où et partout à la fois".

Selon lui, la particularité valentinoise, c'est sa position géographique stratégique. 

Ici, on est sur un axe de circulation. On n'est pas loin de Lyon, de Marseille, de Grenoble, il y a l'autoroute, il y a le TGV donc ça crée un faisceau de conditions qui favorisent l'expansion du trafic.

Jérôme Durain

Président de la commission d'enquête sur le narcotrafic

Depuis une dizaine d'années, la production de cocaïne a été multipliée par trois. "La cocaïne, c'est la nouvelle invitée dans le paysage des stupéfiants, à ce niveau de diffusion, et ça crée une pression très forte", explique Jérôme Durain. Les points de deal sont alors saturés dans les grandes villes, les trafiquants vont donc chercher à s'implanter dans de nouveaux territoires. "C'est donc la guerre des territoires où la violence règne, c'est ça qui se passe à Valence".

L'insuffisance de la réponse pénale

Pour répondre efficacement à ce narcotrafic, le président de la commission d'enquête propose de vraies investigations de fond : "Ce qui ne va pas, c'est l'insuffisance de la réponse pénale, faute de moyens. Il faut un travail de fond, notamment sur la saisie des avoirs criminels, il faut aller taper les criminels au portefeuille", indique le sénateur. "Aujourd'hui, on prend des lampistes, des petites mains qui sont remplacées par d'autres, on les envoie en prison pour ne pas rester longtemps, ils sont relâchés et ils partent ailleurs. 

C'est difficile d'endiguer ce phénomène avec des criminels qui sont extrêmement puissants, adaptables et agiles.

Jérôme Durain

Président de la commission d'enquête sur le narcotrafic

La commission d'enquête auditionne le garde des Sceaux et le ministre de l'Interieur dans une dizaine de jours, le 9 et 10 avril. "Dans la mosaïque des difficultés observées en France, Valence est intéressante notamment dans la réponse judiciaire, c'est une touche de plus au constat qu'on va dresser sur la situation du narcotrafic en France". Le président de la commission rendra son rapport le 14 mai prochain.

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