“On n’a pas demandé à rester à la maison”, les salariés de Clergerie au chômage partiel un an après le rachat de l'usine

La nouvelle direction avait promis de sauver l'usine française du fabricant de chaussures de luxe, après son rachat par un groupe américain. Un an après, les salariés sont placés au chômage partiel. Ils manifestaient à Romans-sur-Isère (Drôme), mercredi 13 novembre.

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L'usine Clergerie est loin d'être remise sur pied. Au chômage partiel depuis le début du mois d'octobre, les 35 salariés du fabricant de chaussures de luxe protestaient devant le site de production historique de Roman-sur-Isère, mercredi 13 novembre. 

Retournements de situations

Dernier fleuron de la chaussure de luxe dans la Drôme, l'usine avait été placée en redressement judiciaire en mars 2023, puis rachetée par le groupe américain Titan Footwear en juin de la même année. 

"Ils nous ont expliqué qu'ils voulaient pérenniser l'emploi", raconte sur place Valérie Treffé-Chavant, déléguée syndicale CFE-CGC. Puis "il y a quelques rumeurs, comme quoi l'entreprise allait définitivement fermer au mois d'octobre" alors "les gens s'y sont résignés"

Mais, retournement de situation : les employés sont finalement placés au chômage partiel contre leur volonté. Ils recevront 70% de leur salaire jusqu'au 29 novembre.

3 000 paires promises

“On n’a pas demandé à rester à la maison. Nous, on demande à travailler”, proteste Sandrine Martorana, contrôleuse qualité et déléguée syndicale Force ouvrière (FO) pour qui cette baisse de revenus tombe mal "juste avant les fêtes"

Selon sa collègue Valérie Treffé-Chavant, les salariés ont demandé un complément de salaire mais la direction a refusé, élément déclencheur de ce mouvement de contestation. 

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La suite ? La direction promet une nouvelle commande de 3000 paires à partir de décembre. De quoi donner six semaines de sursis aux salariés qui fabriquent en moyenne 500 paires par semaine. 

La fin du made in Roman ? 

"Ça annonce une nouvelle période sans travail à la fin du mois de janvier. Ce n’est pas sérieux. Il y a une perte de confiance", réagit Jean-Louis Dumas, responsable technique chez Clergerie depuis 35 ans. 

Les salariés veulent être fixés sur leur devenir et celui de l'entreprise. Fondé en 1981 par Robert Clergerie, le fabricant a d'abord connu un grand succès, faisant de Roman-sur-Isère la petite capitale française de la chaussure de luxe. La production pourrait être délocalisée à l'étranger. 

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