Les offres de reprise du célèbre chausseur français Clergerie, en redressement judiciaire, devaient être étudiées mercredi après-midi, 14 juin, par le tribunal de commerce de Paris. Des candidatures très attendues par les salariées et scrutées par le monde de la mode. La décision a été repoussée au 29 juin.
Les délégués du personnel de Clergerie ont fait le déplacement jusqu'au tribunal de commerce de Paris ce mercredi 14 juin. Ils rentrent une nouvelle fois avec seulement une date de délibéré. Le tribunal de commerce s'est donné jusqu'au 29 juin pour rendre sa décision concernant le chausseur emblématique de Romans/Isère, dans la Drôme. Dernier chausseur français de luxe.
Il faut dire qu'il ne reste qu'une seule offre de reprise. Il s'agit de celle de l'américain Titan Industries. Ce dernier propose de reprendre cinquante-neuf des 140 salariés. Cette offre propose aussi de garder une petite partie de production à Romans ainsi que les boutiques.
À ce jour, aucun candidat ne s'est publiquement exprimé : cinq offres, partielles, que l'AFP a pu consulter, avaient été déposées entre fin avril et fin mai auprès du greffe, mais certaines ont été retirées depuis.
Une centaine de salariés en sursis
Lancée en 1981 à Romans-sur-Isère, berceau de la chaussure française de luxe, par Robert Clergerie, la célèbre marque avait été rachetée en 2020 par la holding French Legacy Group, qui détient aussi les chausseurs Avril Gau, Violet Tomas et l'alsacien Heschung. Cette holding a été placée en redressement judiciaire fin mars 2023, ainsi que Clergerie, Violet Tomas et Avril Gau. Les dirigeants ont notamment expliqué cet échec par la conjoncture : la pandémie, le contexte économique international ou encore la hausse du prix des matières premières.
Quelque 160 salariés travaillent pour la maison Clergerie, dont une quarantaine dans les magasins et environ 90 dans les ateliers historiques de l'usine située à Romans-sur-Isère. "On a peur, on sait que tout le personnel ne va pas être repris", avait tout récemment confié Valérie Treffé-Chavant de la CFE-CGC.
Fleuron du luxe "Made in France"
En mai dernier, Robert Clergerie, fondateur de cette maison de luxe, avait confié ne pas vouloir voir son entreprise être "dépecée". Avec Stéphane Kélian et Charles Jourdan, ce chausseur a fait les beaux jours de la petite ville drômoise.
De Lauren Bacall à Bianca Jagger en passant par Madonna, les plus grandes stars ont eu des chaussures Clergerie aux pieds lorsque la marque était à son apogée dans les années 90. Des chaussures connues jusqu'à la Maison Blanche : Michèle Obama a également été cliente du chausseur. La maison Clergerie est l'une des dernières marques à fabriquer dans l'hexagone ses chaussures en cuir, comme notamment l'entreprise iséroise Paraboot, J.M. Weston et Heschung.