Une rentrée très suivie à Valence. À l'école Brossolette, ce jeudi 7 septembre, les élèves ont eu la surprise de voir arriver le maire, accompagné du préfet et du directeur académique. "Une visite de terrain" pour échanger avec les enseignants et les parents d'élèves. Le quartier dans lequel cette école est située a connu de graves incidents au printemps dernier.
"Nous avons tous fait une très bonne rentrée". Le maire (LR) de Valence, Nicolas Daragon, explique avoir rencontré les enseignants et les parents d'élèves pour "les rencontrer et les écouter". Il en profite pour faire le point sur les investissements que sa ville a décidé pour ce quartier. L'école est classée en "réseau d'éducation prioritaire". Elle fait l'objet d'attentions toutes particulières.
Des travaux ont été faits sur l'espace public aux abords de l'école avec l'aménagement d'un petit parc, et à l'intérieur de l'école le préau. Le tout pour plus de 200 000 euros, avec la participation de l'État.
Nicolas Daragon, maire (LR) de Valence
Un quartier sous tension
Au printemps dernier, le quartier du Plan, où se situe l'école, a connu, avec d'autres, une série de règlements de compte liés au trafic de stupéfiants. Des tirs, des meurtres, des menaces. Certains habitants n'hésitaient pas à parler de "guérilla urbaine". Un climat de peur semblait régner. À la fin du mois d'août, de nouveaux incidents ont éclaté dans le quartier.
Un projet pédagogique sur mesure
Des renforts de policiers et des CRS sont toujours sur place. Mais la visite du jour dans l'école avait pour but de recentrer le débat sur l'éducation. En mai dernier, l'équipe éducative appelait de ses vœux à "construire une école de la promotion collective". Malgré le climat à l'extérieur de l'établissement, dans les salles de classe, les enseignants "ne parlent pas aux enfants, mais avec les enfants". C'est tout un projet pédagogique qu'il a fallu inventer pour apaiser les craintes et faire de la réussite scolaire un enjeu primordial.
Pour le préfet, récemment nommé, il s'agissait d'une visite pour "s'approprier les lieux" d'après son service de presse. Une visite toute symbolique pour "réaffirmer la présence de l'État dans ces quartiers, tant du point de vue de la sécurité que de l'éducation" selon la même source.
La préfecture de la Drôme rappelle que, durant l'été 2023, 54 opérations de sécurisation ont été effectuées dans les quartiers de Valence dits "sensibles". Sur la même période, 18 armes (60 depuis le début de l'année) et 3,5 kg de stupéfiants ont été saisis.
Pour les habitants de ces quartiers, les attentes sont nombreuses. Ils aimeraient retrouver un peu de sérénité.