Les fidèles catholiques de Valence (Drôme) veulent leur messe, et le font entendre avec une manifestation qui a réuni près de 150 personnes dimanche 15 novembre. Le rassemblement était autorisé en préfecture.
Les catholiques manifestaient dimanche 15 novembre pour retrouver leurs messes habituelles. Le rendez-vous était fixé devant la cathédrale Saint-Apollinaire de Valence, à l'initiative du "collectif des fidèles de l’Eglise catholique de la Drôme". Près de 150 personnes ont participé.
D'autres manifestations étaient prévues ce dimanche à Chambéry et Lyon, avec un rassemblement matinal devant la Basilique de Fourvière.
Pour Nadège Desdoits, l'une des organisatrice de la manifestation de la Drôme, la messe le dimanche est une liberté fondamentale de notre société. "Les Eglises restent ouvertes" nous dit-elle. "Nous ce que nous demandons, c'est l'eucharistie, parce que c'est la présence réelle de Jésus. C'est un coeur à coeur avec lui. On a besoin de vivre en chair et en os cette rencontre avec Jésus dans la messe. C'est aussi une rencontre communautaire, avec de la charité".
La messe 2.0
De nombreuses paroisses diffusent, pour compenser un petit peu, leur messe en direct sur Facebook en ce moment.A Valence, Benoît Pouzin, le prêtre de la paroisse Saint-Emilien dans l'église Saint-Jean, a lancé sa propre chaîne Youtube pour que ses paroissiens suivent en direct la célébration dominicale: "C'est particulier parce que nous notre joie, c'est de rassembler les gens. Le sens de l'Eglise, c'est assembler et convoquer. Donc le principe c'est de célébrer ensemble. Ce qui nous manque aujourd'hui, c'est ce contact physique, le lien avec la communauté. Comme pour le 1er confinement, on essaye de se dire comment on reste en lien avec les gens? Le système par Youtube par notre chaîne va nous permettre de suivre la messe en direct."
L'évêque se dit contre la manifestation
L'évêque du diocèse de Valence Mgr Pierre-Yves Michel, a tenu une conférence de presse pour s'opposer à ce rassemblement : "Je ne soutiens pas ce rassemblement. Je partage tout à fait la tristesse des fidèles de ne pas avoir la messe. Mais pour des raisons graves comme cette pandémie, nous pouvons accepter, pour un temps pas trop long si possible, de ne pas avoir les offices le dimanche. C'est un gros effort, mais c'est aussi une manière de prendre notre part de toute la souffrance de toute la société. Je pense aussi aux petits commerçants, tous ceux dont les libertés de circuler sont entravés. Je dis à tous, soyons patients."Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, lui, a indiqué samedi 14 novembre qu'il n'hésiterait pas à envoyer les policiers verbaliser, en cas "d'actes répétés". "La vie est plus importante que tout et la vie, c'est de lutter contre le coronavirus", a-t-il déclaré vendredi.