La Comédie de Valence, représentée par Richard Brunel, metteur en scène et directeur de Centre dramatique national, comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel. Le comédien Micha Lescot avait mis en cause sa responsabilité suite à un grave accident survenu sur scène en mai 2015.
L’affaire n’est pas commune : un établssemnet culturel est poursuivi, en tant qu'employeur, pour "blessures involontaires par personne morale avec incapacité supérieure à 3 mois par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail". Les faits ont eu lieu pendant le Festival Ambivalence(s), qui propose des créations dans différents lieux de la ville, à l’initiative de la Comédie de Valence.
A l'époque, Micha Lescot participe à une lecture-spectacle qui se termine sur le toit du gymnase. Il y accède par deux échelles qu'il emprunte sans protection. Pendant les répétitions, le comédien aurait signalé au metteur en scène que ce passage lui paraissait dangereux.
Des séquelles persistantes
Le deuxième soir, une échelle vacille et il pose le pied sur un dôme en Plexiglas, qui cède sous son poids. L’acteur tombe 5 mètres plus bas et écope de multiples fractures des vertèbres dorsales et de côtes, contusion pulmonaire, hémothorax... Il sera en arrêt de travail pendant 4 mois, et doit annuler deux tournages. Aujourd'hui, il présente des séquelles de ces blessures.Suite à sa plainte, l'enquête de police avait recoupé celle de l’Inspection du travail ; d'où ce renvoi devant le tribunal correctionnel de Valence. La Comédie de Valence, elle, conteste toute responsabilité dans cet accident. Il n'y aurait pas eu de défaut de sécurité : elle estime que le comédien a eu un geste malencontreux en sautant sur le toit alors que l'échelle n'a pas cédé.
Le procureur a requis une peine d'amende avec sursis ; le jugement sera rendu le 25 janvier 2018.