Laurent Wauquiez s'est entretenu en tête à tête avec le président de la République à Valence. Un "face à face" qu'il a voulu. Il met en garde Emmanuel Macron contre le danger d'un débat avec les seuls élus de la République, sans "échange spontané" avec les français.
Arrivé à Valence à la mi-journée pour un déjeuner avec les élus d'Auvergne-Rhône-Alpes, le président de la république s'est aussitôt entretenu en tête à tête avec Laurent Wauquiez, président de la Région et des Républicains. Première vraie rencontre entre les deux hommes de même génération, au profil symétrique. Un "face à face" qu'il ne décrit pas mais qu'il dit avoir voulu.
Laurent Wauquiez a fait part de ses préoccupations, tant sur la forme que prenaient les échanges du président avec les élus, que sur le fond du grand débat national. Il a exprimé sa crainte que les revendications des francais passent "séance après séance, sous le tapis". "Le danger de ce grand débat, explique -t-il, c'est qu'on sorte en réalité avec des propositions qui soient très éloignées de ce qu'attendent les français."
"Des voyages dans une bulle"
Il a rappelé quelles étaient pour lui les priorités. En premier lieu, la condition des retraités : "On ne parle plus d'eux mais le sujet n'est pas réglé". Il estime qu' Emmanuel Macron n' a pas mesuré les difficultés financières des retraités. Soulignant que le chef de l'Etat se rendait un peu plus tard dans une maison de retraite à Bourg de Péage et que le séjour en EPAHD dépassait 2000 euros, loin des moyens d'un retraité.
"Il ya beaucoup trop d'impôts en France" a-t-il poursuivi. Pour souligner que ces impôts reposaient toujours sur les classes moyennes. Il a ensuite souligné le "ras le bol des territoires" vis-à-vis des décisions prises à Paris, sans concertation. Exemple, le passage à 80 Km /heure sur les routes secondaires. "Ca ne passe pas !" s'est-il indigné.
Au delà de ces revendications, Laurent Wauquiez critique la nature des échanges entre le président et les élus de la République. Il a mis en garde à ce propos E. Macron, dénonçant "une mise en scène bien rôdée, une réponse calibrée" et "des voyages dans une bulle". "Il faut qu'il y ait des échanges spontanés, il faut qu'il y ait un vrai débat avec les français, directement sur le terrain."