Les voitures électriques sont de plus en plus nombreuses sur les routes. Résultat : les jours de chassé croisé sur les autoroutes, il faut s'armer de patience pour arriver à refaire le plein d'énergie. La pause recharge a tendance à s'allonger, les temps de trajet aussi. Reportage.
Sur l'A7, l'aire de Montélimar est l'une des plus grandes stations autoroutières d'Europe. Elle ne compte pourtant que sept bornes de recharge pour les véhicules électriques ! Autant dire qu'un jour de grands départs comme ce samedi 15 juillet, il faut être patient pour recharger ses batteries.
"On va vous faire patienter, il y a 40 minutes d'attente avant d'accéder aux bornes..." C'est la phrase qui accueille tous les conducteurs d'une voiture électrique qui ont besoin de refaire le plein d'énergie. Comme Aziz, parti de Lyon et qui n'a d'autre choix que d'attendre qu'une borne se libère. "On est en vacances... Donc, je prends mon mal en patience..."
Un trajet en électrique, ça se planifie
À l'inverse, il y a les petits malins qui ont tout prévu. Adrien et Chrystelle sont partis de Suisse. Grâce à une application, ils planifient leurs arrêts et ont toujours un coup d'avance, pour éviter les embouteillages aux bornes de recharge. "Un trajet en électrique, ça se planifie, pour prévoir où on va s'arrêter. Pour un trajet de 500 km, on va faire trois arrêts recharge. On peut aussi programmer nos recharges, via une application. Par exemple, on choisit d'arriver aux bornes avec au moins 30% d'énergie, de sorte qu'on puisse aller à la prochaine station si la première est bondée."
Sept bornes pour l'aire de Montélimar, équipée en 2018 : elle est aujourd'hui clairement sous-dimensionnée. Morgane Sauzay, responsable communication et clientèle chez Vinci Autoroute pour la région Auvergne Rhône Alpes, le reconnaît. "Aujourd'hui, on se rend compte que sept bornes sur une aire comme celle-ci, lors des grands départs, ça ne suffit pas. Donc désormais sur toutes les autres aires de service, même les simples aires de repos, on installe beaucoup plus de bornes de recharge, dont certaines de forte puissance pour des recharges plus rapides."
Le coup de la panne électrique
Au total, dans les deux sens, entre Lyon et Marseille, 300 bornes de recharge équipent déjà les aires de l'A7. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter, mais qui reste très insuffisant les jours de fort trafic.
Sans compter que même sans moteur thermique sous le capot, le coup de la panne sèche marche aussi pour les véhicules électriques. Jean-Julien, dépanneur à Valence, le constate de plus en plus souvent. "Maintenant, on nous appelle aussi pour les pannes électriques. On intervient et on recharge le véhicule sur nos bornes qu'on a installées dès 2017. On a été précurseur !"
Le début de saison est calme du côté des dépanneurs de véhicules électriques. Mais, le week-end du 5 août, qui s'annonce noir sur l'A7 en matière de trafic, pourrait changer la donne.