Moins d'un an après le lancement de la première ligne commerciale de drone dans le Var, le grand patron des colis à La Poste, Pierre-Marie Chavanne se montre confiant. Le drone va se développer pour la livraison de colis dans les zones isolées et notamment en montagne.
Sans trop verser dans la science-fiction, les drones devraient bientôt jouer un rôle actif dans la distribution des paquets, estime Pierre-Marie Chavanne, le grand patron des colis à La Poste.
"Le drone a un avenir dans les zones isolées", indique le président de Geopost, la holding qui rassemble les activités du groupe public dans ce secteur.
Plus rapide, plus efficace, moins cher ... dans les zones de montagne
"Il faut savoir que dans les Alpes du Sud notamment, vous avez des camionnettes qui font 80 km pour aller livrer un colis ! Et là, le coût est gigantesque, alors que demain on fera ça en drone, de manière beaucoup plus rapide, plus efficace et à des coûts moindres", explique-t-il.
Il aime à dire que La Poste est "l'entreprise qui a la première ligne commerciale de drones au monde", une machine faisant quotidiennement une rotation dans le Var, sur 15 km. Certes, il s'agit toujours d'une expérimentation, et ses services font tous les jours un rapport à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), laquelle se montre d'après lui "très ouverte" sur la question.
Pour les livraisons en ville ... ce n'est pas pour tout de suite
Quant aux villes, prévient M. Chavanne, "ne vous faites pas d'illusion, vous ne verrez pas avant très longtemps des milliers de drones circuler au-dessus de Paris, ni au-dessus de New York, ni au-dessus de Berlin, ni au-dessus de Barcelone, ni au-dessus de Madrid, etc. Tout ça c'est du rêve, pour des raisons de sécurité évidentes !" Et "Le drone futuriste que vous voyez parfois (dans certaines descriptions optimistes), qui rentrerait par la fenêtre de votre salle à manger pour vous livrer quelque chose, c'est des rêves d'enfants", insiste-t-il.
En revanche, on pourrait selon lui imaginer un drone qui partirait du toit d'une camionnette pour aller livrer une plateforme située au sommet d'une tour.
Et surtout, avance-t-il, on devrait voir voler en ville "des drones-cargos, des sortes de semi-remorques aériens qui amèneront des colis des grands hubs (des centres de tri de paquets) à l'extérieur des villes (...) dans le centre, où ils seront éclatés dans des micro-dépôts et distribués par des modes doux", par exemple à vélo.
"Techniquement, le drone-cargo n'existe pas" encore, reconnaît cependant Pierre-Marie Chavanne. Mais ce détail pourrait être réglé "d'ici deux ou trois ans", pronostique-t-il.
Il restera aussi à définir des conditions de vol qui seront nécessairement "très encadrées". Et à obtenir les autorisations nécessaires.