Depuis le début de l'automne, la forêt du Pignada à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, s'est munie d'un système pour comptabiliser la fréquentation et prévenir les risques potentiels au sein de l'espace naturel. Des appareils captent des images sans les enregistrer, assure la start-up en charge du projet, en expérimentation pendant un an.
Elles ont l'apparence de caméras de surveillance alimentées par des panneaux photovoltaïques, mais elles n'enregistrent rien, selon leurs fondateurs, la start-up Hupi. Depuis le début de l'automne, la forêt du Pignada d'Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, est composée d'appareils qui fonctionnent grâce à l'intelligence artificielle. Le projet a été imaginé en collaboration avec le département et son programme Bivouac 64.
Captage, mais pas d'enregistrement
Aux quatre coins de cette forêt, ce système comptabilise la fréquentation de cet espace naturel. "L'intelligence artificielle (IA) permet de prendre des images, et détecte en temps réel ce qu'est une personne ou un chien, en étant capable de caractériser ces images", présente Vincent Moreno, cofondateur de Hupi.
Même s'il sait que l'IA peut parfois être "un gros mot qu'on utilise un peu partout", il tient à être rassurant sur son utilisation dans ce projet. "Elle n'enregistre rien, ne filme pas les personnes. Elle prend juste des images et détecte en temps réel", promet-il.
L'objectif de ce déploiement est de prévenir d'éventuels dangers, notamment des départs de feu. Il y a quatre ans et demi, un incendie volontaire ravageait la forêt du Pignada, détruisant 80 hectares de végétation. La partie centrale n'a rouvert aux promeneurs qu'un an plus tard.
L'IA capable "d'extraire des indices présentant un risque"
C'est pour prévenir ce genre d'incident que ce système est mis en place. "On utilise l'intelligence artificielle pour sa capacité à extraire des indices qui peuvent présenter un risque", prolonge Romain Roquefère, autre cofondateur de Hupi.
Le travail de ces ordinateurs va même plus loin. "Ils ne font pas que la mesure. C'est un système opérationnel, qui envoie ensuite des informations, des alertes, des notifications, voire des recommandations", détaille-t-il. "Par exemple, s'ils détectent un risque potentiel, cela doit amener une action concrète d'un agent sur le terrain."
Une expérimentation d'un an prolongeable
Le programme, Bivouac 64, est une mission portée par l'agence départementale du tourisme du département. Elle permet à des start-up d'expérimenter des solutions ou des technologies au service des entreprises du tourisme.
"L'idée est de pouvoir investiguer un nouveau champ sur la sécurité des espaces naturels sensibles très fréquentés. Ici, on expérimente, quantifie et qualifie des flux de passages", lance Christophe Voisin, directeur développement ingénierie à l'agence départementale du tourisme. Cela peut par exemple permettre "d'identifier des comportements inappropriés", selon lui, comme en 2020 lors de l'incendie volontaire.
L'expérimentation doit durer un an. Selon les conclusions des parties prenantes, ce système pourrait être prolongé, voire reproductible dans d'autres espaces naturels sensibles.
(Avec Lisa Berges)