Déconseillée depuis dimanche matin, la consommation d'eau du robinet peut reprendre, annonce, ce jeudi 24 mars au soir, l'Agence Régionale de Santé. Les dernières analyses ne présentent plus de traces de la bactérie qui a engendré une grosse épidémie de gastro-entérites.
Entre Vif et Le Gua, près de 8.000 personnes étaient concernées par cette interdiction de boire de l'eau du robinet. Ce jeudi soir, ils peuvent donc reprendre la consommation après avoir bu des bouteilles d'eau minérale fournies par la collectivité durant 5 jours. L'ARS explique qu'il n'y a plus de risques de contamination. En cause, des bactéries coliformes qui ont engendré une importante épidémie de gastro. Un habitant sur deux aurait été touché.
"Une analyse poussée de la souche cause des gastro-entérites" est en cours, selon l'ARS. Une étude épidémiologique va également être lancée par l'Institut national de Veille Sanitaire auprès des habitants des communes concernées et limitrophes.
La Métro de Grenoble, qui gère l'eau et l'assainissement sur ces communes, dit poursuivre quant à elle les actions de prévention avec "un relèvement du niveau de chlore dans l'eau distribuée, une surveillance humaine accrue et quotidienne de ce niveau de chlore (à la fois en sortie de réservoir et aux points névralgiques du réseau). Elle s'engage également à "la mise en place d'un contrôle bactériologique hebdomadaire de la ressource, de l'eau traitée et de l'eau distribuée" et "au nettoyage de la totalité des réservoirs".
La source de l'Echaillon s'avère vulnérable, notamment en période de fonte de la neige et à l'heure des épandages dans les champs. Une autre épidémie avait déjà touché le village en 2008.
Cette fois, l'épisode a été très mal vécu par les habitants qui pointaient du doigt l'eau du robinet depuis plusieurs jours alors que l'épidémie progressait. Mais les autorités parlaient d'une "rumeur", après une vérification poussée du réseau. Ce sont de fraîches analyses tombées dimanche matin qui ont fait comprendre qu'il y avait bien une contamination récente de l'eau potable, visiblement par des matières fécales.
Exaspération de la population
Depuis, au grand regret du maire de Vif, qui est aujourd'hui alité, l'ARS et la Métro se sont montrées particulièrement discrètes sur les causes de cette pollution, limitant la communication à l'interdiction de boire l'eau du robinet."Nous ne connaissons toujours pas la nature exacte de la bactérie qui a rendu malade plus de la moitié de la population de Vif", déplore un habitant, "de ce fait nous ne pouvons informer précisément notre médecin et sommes dans l'incapacité de décider de la nécessité d'examens approfondis ou non, pour parer d'éventuelles conséquences à long terme."