Dans le rétro de notre année 2016, le combat des anciens salariés d'Ecopla. En janvier nous avons commencé à suivre cette poignée de personnes qui souhaitait reprendre leur usine de barquettes aluminium en SCOP, en société coopérative. Retour sur des mois de lutte et de rebondissements.
Il y a quelques jours, les Ecopla ont dû revenir devant les portes de leur usine à Saint-Vincent-de-Mercuze pour empêcher les camions italiens d'emporter les outils et les machines, leur trésor. C'est à ce jour leur dernier espoir, racheter le matériel pour faire repartir l'activité. Ils craignaient aussi de voir partir leur carnet de clients.
Nous les avons rencontré pour la première fois en janvier. A l'époque ils voulaient déjà reprendre leur usine en société coopérative, mais ils voulaient surtout alerter l'opinion sur les agissements de leur actionnaire principal, l'insaisissable Jerry Ren. C'est à partir de cette période que nous avons commencé à les suivre.
Une fois le patron sino-australien parti, une vingtaine d'employés s'est réunie pour finaliser le projet de reprise. C'était une période d'énergie et d'espoir. Pour les salariés, une fois l'usine liquidée, il n'était pas possible que le tribunal ne les choisisse pas comme repreneur. Malheureusement en juin, la justice a choisi Cuki, leur concurrent italien.
C'est alors qu'a débuté leur combat, sur tous les fronts... pour trouver des soutiens et de l'argent, pour interpeller les politiques, pour saisir à nouveau la justice.
Rétrospective Gilles Ragris, Céline Aubert, Philippe Caillat:
Les ennuis d'Ecopla ont débuté après 50 années d'existence, bien après l'époque Péchiney et l'âge d'or de l'alluminium. De rachat en rachat, l'usine a de plus en plus de mal à produire. Début 2016, c'est l'évidence, Ecopla se meurt.
En pleine crise, c'est ainsi que germe l'idée de la SCOP. Le principe, les salariés deviennent actionnaires de leur entreprise. Débute une course contre la montre, pour récolter de l'argent et présenter le dossier de reprise.
Les Ecopla vont récolter presque trois millions d'euros. Malgré cet exploit, le 16 juin 2016, le tribunal de commerce de Grenoble désigne Cuki. Un concurrent italien, qui rachète les machines mais ne reprend aucun emploi. Les anciens salariés décident alors de faire appel. Deux recours jugés irrecevables.
Très vite, le dossier Ecopla devient politique. Septembre 2016, les anciens salariés montent à Paris. Soutenus par François Ruffin le réalisateur de "Merci patron", Ils vont interpeller les candidats à la Présidentielle, un à un.
Depuis, les Ecopla sont passés à la vitesse supérieure. Le 14 décembre, l'occupation de l'usine a été votée en assemblée générale. Un tour de table est prévu quelques jours avant, le 10 janvier, avec Cuki et un médiateur du gouvernement.