Dans le quartier Saint-Bruno de Grenoble, les éducateurs de rue multiplient les appels pour sauver leurs emplois et leurs actions au quotidien. En raison d'une baisse des aides du Département de l'Isère, ils se sentent menacés.
Depuis son arrivée à la tête du Conseil départemental de l'Isère, la majorité de droite a toujours dit qu'elle limiterait strictement son action à ce que lui demande l'Etat. En matière d'accompagnement social des quartiers, le Département recentre donc ses activités sur les secteurs identifiés par la Politique de la Ville.
Or le quartier populaire Saint-Bruno ne fait pas partie des quartiers prioritaires en France. Et pour cause, il appartient au "Secteur 1" de Grenoble, cet immense espace allant de la Presqu'île scientifique au Boulevard Joseph Vallier. 36.000 habitants aux profils très variés: de l'ingénieur du CEA au sans-papiers. Du coup, le niveau de vie moyen par habitant est donc globalement plus élevé qu'ailleurs.
Le 17 décembre dernier, le Conseil départemental a voté son budget et les nouvelles orientations concernant la Prévention Spécialisée (éducateurs de rue) pour l'Isère. L'application est prévue dès ce mois de janvier 2016.
Traduction de ces décisions pour le "Secteur 1" de Grenoble, la suppression de l'équipe éducative composée de deux postes à temps plein, ouverte depuis 10 ans. En 2015, plus de 200 jeunes ont pourtant été accompagnés par ces éducateurs de rue. "On nous laisse jusqu'à fin mars pour quitter le quartier 'proprement', mais c'est dur!", témoigne une éducatrice.
Avec les familles, ces éducateurs entendent se mobiliser dans les jours à venir. Une pétition tourne déjà. Un rassemblement citoyen est aussi prévu le 27 janvier sur le parvis du collège Fantin Latour où les éducateurs interviennent régulièrement.