La campagne électorale officielle est lancée depuis le 31 mai, comment votre télévision régionale s’organise-t-elle pour vous offrir la couverture médiatique la plus complète ? Entretien avec Xavier Rolland, rédacteur en chef de France 3 Rhône Alpes.

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Comment gérer le temps de parole ? Comment faire vivre une élection en temps de pandémie ? Entretien avec Xavier Rolland, rédacteur en chef de France 3 Rhône Alpes.

« On ne fait pas ce qu’on veut » Préparer et couvrir des élections est loin d’être une mince affaire. Être équitable, entre les territoires comme entre les candidats, vulgariser, expliquer, capter l’attention des téléspectateurs, à chaque scrutin une grosse machine se met en route… Ambitieuse souvent, compliquée toujours car la réalité des urnes fait souvent mentir les pronostics des sondages. Mais le principal défi pour une chaîne du service public reste de remplir sa mission : informer. Un casse-tête sans cesse renouvelé et exacerbé en période de pandémie. Xavier Rolland, journaliste politique, est rompu à l’exercice. Aujourd’hui aux commandes de la rédaction de Lyon, l’enjeu est de taille pour notre rédacteur en chef dans une région où les résultats de l’élection semblent écrits mais où rien ne va se passer comme prévu.

Le temps de parole surveillé à la loupe

« Lors d’une campagne quelle qu’elle soit, nous sommes soumis aux règles érigées par le CSA (Conseil supérieure de l’audiovisuel. ndlr) et notamment sur les temps de parole des différents candidats. Nous sommes très contrôlés, très surveillés et chaque samedi nous remettons au CSA un bilan des temps de parole des candidats sur les différentes élections, en reportage comme en plateau. » Sur ces élections, les médias sont soumis à la règle de l’équité. Qu’est-ce que l’équité ? Comment la calcule-t-on ? « C’est assez subjectif mais le CSA nous demande, à nous rédacteur en chef, de peser le poids et la représentativité de chaque candidat selon certains paramètres : la notoriété du candidat, les sondages, la capacité à faire campagne et le poids de son parti notamment lors des précédents scrutins. » De ces critères naît une sorte de proportionnalité, « l’équité est tout sauf l’égalité, nous ne pouvons pas donner le même temps de parole à Laurent Wauquiez et à Chantal Gomez de Lutte Ouvrière. Cela donne une certaine prime aux gros partis et gros candidats que l’on peut regretter, mais nous n’avons pas décidé de ces règles et nous devons absolument les respecter. » Cependant une chose est sûre, tous les candidats auront la parole.

Comment capter l’attention du public

« Pour nous l’élection régionale n’est pas une élection très simple car l’identité Auvergne Rhône Alpes n’est pas très concrète pour les téléspectateurs. Elle ne correspond pas forcément à une réalité, ce découpage a été le choix des politiques et c’est encore beaucoup trop jeune pour que les habitants se sentent concernés par ce qui se passe de l’autre côté de leur territoire. On est par exemple à Lyon davantage tourné vers les Alpes que vers l’Auvergne. » Dès lors, comment intéresser les téléspectateurs ?

« La formule magique est difficile à trouver. Il faut proposer des sujets fédérateurs, un reportage quand il est bien écrit est intéressant ! Même si ce n’est pas dans votre région, vous pouvez être intéressé par un sujet parce que l’histoire vous concerne. A nous de parler par exemple de transport, d’éducation, d’apprentissage. Toutes les compétences de la région, nous essayons de les illustrer à travers des reportages et des problématiques qui se posent en AURA. »

Autre difficulté, comment rendre compte d’une campagne plus virtuelle que réelle ?, une campagne électorale où il ne passe quasiment rien.

Une campagne inédite sur fond de pandémie

Programmées en mars puis reportées mi-juin pour être finalement encore décalées à la fin du mois de juin, ces élections, ont du mal à exister. Sans meeting ni grand rassemblement, il ne se passe pas grand-chose et la campagne est dans une sorte de léthargie. « La campagne est discrète et les électeurs sont accaparés par d’autres problèmes. Les candidats se servent beaucoup des réseaux sociaux, ils organisent des réunions en visio conférence avec des militants, pour nous c’est très compliqué à couvrir. » Or une campagne quasi invisible, passée au second plan derrière la crise sanitaire a toutes les chances de ne pas déplacer les foules les 20 et 27 juin prochain,  « on peut craindre un record historique d’abstention, donc nous avons un devoir de parler des enjeux de ces élections. La région a un réel impact sur la vie quotidienne, c’est des budgets importants, cela fait partie de notre rôle de faire de la pédagogie. » Cette campagne virtuelle a besoin de débats pour exister dans le paysage médiatique.

Les débats

Incontournables dans le traitement médiatique des élections, les grands débats, « Pour les régionales nous organisons deux débats, le premier mercredi 9 juin depuis l’opéra de Clermont Ferrand avec sept candidats, 1h30 à partir de 21h afin d’aider les téléspectateurs à se faire une idée sur les programmes et la personnalité des têtes de listes. Nous aurons un deuxième débat entre les deux tours le jeudi 24 juin, à 17h45, et qui réunira les qualifiés pour le 2ème tour. »

Pour les élections départementales, tous les départements auront un débat « Le lundi 7 nous parlerons de l’Ardèche et de l’Ain. Le lundi 14 nous aborderons la Drôme et le Rhône, et enfin le mercredi 16 sera dédié à la Loire. Ces débats seront diffusés à 22h45. »

Préambule aux soirées électorales, ces débats font partie des longues heures d’antenne dédiées aux élections.

Les soirées électorales

Ces soirées sont deux grands rendez-vous majeurs pour tous les Rhône-Alpins qui souhaitent connaître les résultats de leur canton, de leur département, de leur région. « Nous prendrons l’antenne à partir de 19h jusqu’à minuit. Nous donnerons tous les résultats bien sûr mais il y aura aussi des invités en plateau pour l’analyse, les réactions, des duplex depuis les QG de campagne des principaux partis et dans chaque département de la région. »

Ces longues heures de direct sont pour Xavier Rolland, Journaliste politique de formation, des moments de télévision marquants, « ce sont des histoires où le scénario n’est jamais écrit à l’avance et où on espère qu’il ne ressemblera pas au précédent. J’ai connu des élections dans les Pays de la Loire où François Fillon était annoncé gagnant avec 58% et il se retrouve battu… un vrai tremblement de terre qui donne des soirées électorales incroyables. Il y a toujours du suspense et de l’inconnu et quand on aime la télévision, on aime ces soirées-là. » Un plaisir que les équipes de France3 Rhône Alpes espèrent partager avec le plus grand nombre.

Ainsi en AURA où Laurent Wauquiez est donné gagnant, tout peut basculer. L’élection se jouera pour beaucoup en fonction du taux de participation… Le RN en embuscade en deuxième position peut créer la surprise… « Il n’y a que sur France 3 que vous pourrez avoir en direct tous les résultats de vos départements et de la région. » Rendez-vous est pris.

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