Elections : les présidents des Conseils départementaux d’Auvergne expliquent pourquoi il faut aller voter

Le premier tour des élections départementales se tient le dimanche 20 juin. Les présidents des Conseils départementaux de l’Allier, du Cantal, de Haute-Loire et du Puy-de-Dôme rappellent la nécessité de se mobiliser pour ce scrutin.

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Cela ne vous aura peut-être pas échappé, le premier tour des élections départementales aura lieu le dimanche 20 juin, tout comme le premier tour des élections régionales. De nombreux observateurs de la vie politique redoutent une forte abstention. Nous avons interrogé les présidents des Conseils départementaux de l’Allier, du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme afin qu’ils nous rappellent combien il est important de voter pour ce scrutin.

Les régionales qui font de l'ombre aux départementales

Jean-Yves Gouttebel, président (Socialiste, Radical et Républicain) du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, souligne « Le département est l’échelon de proximité. Il y a la commune, la région mais le département a, par la loi, la charge de tous les moments de la vie, depuis la petite enfance, jusqu’à la fin de vie. Il accompagne les gens à toutes les étapes de la vie ». Il ajoute : « Les journalistes parisiens sont focalisés sur les élections régionales. Les régions ont des fonctions économiques et stratégiques mais les départements ont vraiment des fonctions d’accompagnement qui concernent tout le monde. On doit aussi faire œuvre de pédagogie à notre niveau. On a vécu des élections municipales avec une très faible participation. Une participation faible aux départementales serait dramatique. Cela favoriserait les extrêmes et finalement on élirait des élus qui ne sont peut-être pas à même de répondre à ces exigences ».
 

Aller voter pour les départementales c’est aussi choisir ce que l’on veut comme proximité et comme politique pour le quotidien dans nos territoires 

Claude Riboulet, président (UDI) du Conseil départemental de l’Allier, préfère d’abord contextualiser ce scrutin des départementales : « Tout le monde est pressé de retrouver sa liberté. Avec le nouveau déconfinement, on est en train de la retrouver petit à petit. Une des premières libertés retrouvées est celle d’aller voter. On se rappelle que l’an dernier beaucoup n’ont pas pu, n’ont pas osé, ont eu peur d’aller voter car les conditions sanitaires n’étaient pas forcément garanties. Cette fois-ci on peut voter en sécurité, parce qu’on a du masque, du gel et qu’on est vaccinés ». L’élu précise : « Il y a 2 collectivités qui interviennent le plus dans le quotidien des gens, c’est la commune et le département. La commune, tout le monde l’identifie. Mais pour le département c’est plus compliqué de rappeler que, chaque jour quand on circule sur une route, il y a fort à parier que ce soit une route départementale. Quand les enfants vont au collège, c’est un collège départemental. Quand une personne âgée a besoin d’une aide à domicile ou va en maison de retraite, le département est là, mais aussi pour les personnes handicapées, pour les personnes en insertion, pour le RSA également. Le département gère aussi les subventions à la culture et au sport. C’est la deuxième collectivité qui intervient le plus dans le quotidien des gens et parfois on l’oublie. Aller voter pour les départementales c’est aussi choisir ce que l’on veut comme proximité et comme politique pour le quotidien dans nos territoires ».

Le danger d'une faible participation

Claude Riboulet, qui est candidat dans le canton de Commentry, pointe du doigt le risque de manque de légitimité en cas de forte abstention : « Le danger est la légitimité des élus. Avoir un taux de participation significatif c’est donner de la légitimité à ceux qui seront élus dans chaque canton. On est dans un système de démocratie représentative. On reçoit le mandat sur la base de nos propositions et de notre programme, par nos électeurs, pour ensuite gérer les collectivités. Plus il y a de participation, plus le mandat est clair. Le danger est que les candidatures de mouvements politiques qui sont loin d’être majoritaires dans le pays, par défaut de participation, se retrouvent à gagner les élections ». Il indique : « Le département, on le connaît quand on en a besoin. Dans l’Allier, je suis sûr que tout le monde a identifié l’utilité du Conseil départemental quand on a organisé la vaccination mobile dans la cantons depuis la mi-janvier, au plus proche des gens ».

 On craint une abstention élevée

Son homologue de la Haute-Loire s’inquiète d’une faible participation. Jean-Pierre Marcon, président (UDI) du Conseil départemental de Haute-Loire, affirme : « On craint une abstention élevée. C’est lié à la crise du COVID mais aussi ça tient à cette loi absurde qui a mis en place des binômes. Voter pour une personne est déjà compliqué, mais pour deux, ça l’est encore plus. D'autre part, une sorte d’aversion pour les hommes politiques se développe de plus en plus. On considère qu’ils sont porteurs de beaucoup de maux, même si je ne partage pas ce sentiment. On l’a vu à l’occasion des manifestations des Gilets jaunes. L’arrivée des grandes régions a aussi complexifié la donne et cela apporte de la confusion. Manifestement, il y a aussi une mauvaise identification de tous les services du département sur le terrain ».

Rendre le vote obligatoire ?

ll va encore plus loin et propose même de rendre le vote obligatoire : « Cette désaffection du public pour ces élections est dommageable. On donne dans notre pays la possibilité d’élire nos représentants mais on ne daigne pas se déplacer pour les élire, alors que d’autres pays se battent pour y arriver. L’intérêt républicain n’est pas suffisamment reconnu dans  notre pays. Personnellement, j’aurais rendu le vote obligatoire. Ca serait le moyen d’avoir l’avis d’une grande part de la population, pour ne pas dire la totalité, alors qu’aujourd’hui on risque d’avoir aux départementales des personnes élues avec 20 % de la population. Ce n’est pas bien bon ».

 Il faut aller voter car le département est un échelon de proximité

Bruno Faure, président (LR) du Conseil départemental du Cantal, met en avant les compétences de l’assemblée départementale : « Il faut aller voter car le département est un échelon de proximité. On est aux cotés des Cantaliens à chaque étape et à chaque jour de leur vie. On débute à la PMI, avec la jeunesse, les collèges, le cadre de vie, le quotidien et nous allons jusqu’aux EHPAD. On est la structure de proximité par excellence. Le public a une vision parsemée des compétences globales de la collectivité mais ce n’est peut-être pas toujours très lisible. Mais les Cantaliens savent pour partie l’action du département ». Il redoute lui aussi que le contexte ne soit pas favorable à une mobilisation en masse des électeurs : « Quand vous vous présentez à une élection, vous aspirez à être élu par le plus grand nombre. Le risque est que ces élections soient boudées. Les gens ont vécu pendant plus d’un an une situation inédite. Le déconfinement et l’été arrivent et les gens ont envie de vivre normalement. Ces élections risquent de ne pas être une priorité ».

Le département du Cantal a toujours été un département très civique

Bruno Faure se présente dans le canton de Naucelles. Il espère malgré tout que les Cantaliens ne feront pas mentir leur réputation : « Il y a une désaffection des électeurs vers les grands élus nationaux et l’exécutif. Le conseiller départemental et le maire sont les élus de base. Dans un département rural, tout le monde nous connaît car on est régulièrement au contact. Mais à un moment donné, les électeurs font la confusion entre tous les élus. Le département du Cantal a toujours été un département très civique. Régulièrement, nous sommes sur le podium des départements où les gens vont le plus voter. Je suis persuadé que nous serons une nouvelle fois sur ce podium ». Réponse le 20 juin à 20 heures pour savoir si les Cantaliens en particulier et les Auvergnats en général ont répondu présents à ce rendez-vous démocratique.
 

 

Deux des 4 présidents de Conseil départemental ne se représentent pas
  • Jean-Yves Gouttebel dans le Puy-de-Dôme et Jean-Pierre Marcon en Haute-Loire ont décidé de ne pas se représenter aux élections.
  • En revanche, dans l'Allier, Claude Riboulet est candidat à Commentry.  Il sera opposé à Josiane AUBERGER  et Sylvain BOURDIER(UG).
  • Dans le Cantal, Bruno Faure est lui aussi candidat à Naucelles. Il sera opposé à Laetitia BROUSSIER et Gilbert TUESTA (DVG).

 

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