Au soir du premier tour des élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, le président sortant Laurent Wauquiez est proche d'une réélection, les écologistes conduiront l’opposition avec leurs alliés de gauche, le RN est en recul et la liste de la majorité présidentielle disparait.
Si l’abstention élevée a marqué le premier tour des élections régionales (elle est de 67,41%), la lecture des résultats du premier tour qui s’est déroulé le 20 juin 2021 donne des indications sur la composition à venir de l’assemblée régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes et sur les forces politiques en présence.
La liste LR et UDI conduite le président sortant Laurent Wauquiez arrive largement en tête, avec 43,8% des voix, améliorant de près de 11 points son score de décembre 2015 lorsqu’il s’était agi de désigner pour la première fois les conseillers régionaux de la nouvelle « grande région » issue de la fusion entre Auvergne et Rhône-Alpes.
Alors que les derniers sondages donnaient toujours le Rassemblement National comme deuxième dans leurs classements, la liste conduite par Andréa Kotarac encaisse un recul d’environ 10 %, ce qui la place désormais 3ème entre les écologistes et la liste PS/PCF. Mais c’est une situation qui ne durera pas puisque ces deux listes ont confirmé leur intention de fusionner entre les deux tours.
Une fusion déjà actée
Après avoir compilé avec application les résultats du dépouillement, la situation s’est clarifiée pour ces deux listes qui avaient renoncé à s’allier dès le premier tour. Mais la fusion est depuis longtemps actée, la liste arrivée en tête devenant la locomotive. Et si on a à la fin de la campagne imaginé que ce serait la socialiste Najat Vallaud-Belkacem, cette dernière a mis fin au suspens. "Je prends acte du fait que, au sein des forces de gauche, c'est EELV qui est arrivée devant", a-t-elle déclaré dans la soirée de dimanche avant d'annoncer se ranger derrière l’écologiste Fabienne Grébert. La progression de sa liste lui confère déjà le rôle de porte-drapeau de la future opposition au conseil régional.
Des négociations se sont ouvertes, et elles devront aboutir rapidement (avant lundi fin d’après-midi, la dernière limite pour déposer les listes en préfecture). Pour y arriver, il faudra admettre de rayer des noms pour faire de la place, et un peu plus encore si nécessaire pour accueillir quelques candidats de la liste PCF/LFI de Cécile Cukierman qui ayant dépassé la barre des 5% peut participer à cette fusion des listes et conserver une visibilité à la région.
La majorité présidentielle rayée des cartes
L’amertume au soir de ce dimanche d’élection est pour la liste LREM/Modem conduite par le député Bruno Bonnell qui ne parvient pas à franchir la barre des 10% indispensable pour se maintenir (mais qui pourrait fusionner), cependant son principal animateur va appliquer ce qu'il avait annoncé : "la même liste sera présente au premier et au second tour, il n’y aura pas de fusion" avait-il dit. La campagne s’arrête donc pour la liste de la majorité présidentielle qui échoue de peu dans sa tentative d’enracinement local, puisqu’en 2015 la formation politique lancée par Emmanuel Macron n’existait pas.