Dernier grand scrutin avant l'élection présidentielle, les régionales des 6 et 13 décembre s'annoncent difficiles pour la gauche et l'exécutif, entre enjeux locaux et nationaux, afflux de migrants, attentats et poussée du Front national.
Pour la première fois, ces régionales 2015 auront lieu avec le nouveau découpage territorial adopté début 2014, qui réduit de 22 à 13 le nombre des régions métropolitaines. En Auvergne-Rhône-Alpes, 204 sièges sont à pourvoir.
La gauche, qui avait réussi le quasi-grand chelem en 2010, en remportant 21 régions sur 22, tentera cette fois de limiter les dégâts, après une série de défaites aux municipales, aux européennes, aux sénatoriales et aux départementales. A l'inverse, la droite veut saisir l'occasion pour lancer la reconquête en s'emparant d'un maximum d'exécutifs régionaux. Autre enjeu majeur, la poussée du FN.
"C'est une élection fondamentale, parce que chacun des trois grands partis a beaucoup à perdre et à gagner", résume Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, et "les partis vont faire massivement campagne".
Toutefois, depuis 2007, on observe une tendance lourde: s'ils se mobilisent fortement pour la présidentielle, les Français votent de moins en moins lors des scrutins intermédiaires. En 2010, l'abstention avait atteint 53,6% au premier tour des régionales.
"Les élections intermédiaires sont souvent utilisées par une partie de l'électorat pour exprimer son mécontentement", rappelle Frédéric Dabi: "L'absence de résultats du gouvernement sur le chômage, le ras-le-bol fiscal, les sujets économiques et sociaux, vont sans doute être instrumentalisés pour sanctionner sa politique".
C'est dans ce contexte que Laurent Wauquiez (Les Républicains) va tenter de déloger le président sortant PS du Conseil régional Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne.
Le président élu en décembre dirigera une collectivité puissante, dont les compétences, mais aussi les moyens, ont été renforcés par la loi NOTRe (Nouvelle organisation du territoire de la République) votée en juillet.
Autre particularité de ce scrutin, la réforme a bousculé le calendrier électoral et les Français n'ont pas été appelés à voter aussi tard dans l'année depuis la présidentielle de 1965.