"Les lignes bougent": en Auvergne-Rhône-Alpes, EELV et le PS discutent d'une éventuelle alliance dès le 1er tour des régionales face au président sortant LR Laurent Wauquiez. Un scénario que les Verts écartaient à l'automne.
"Nous avons prêché dans le désert pendant un temps mais aujourd'hui les lignes bougent, nous dialoguons les uns avec les autres", a déclaré jeudi 14 janvier Jean-François Debat, président du groupe socialiste au conseil régional, lors d'une conférence de presse organisée avec le maire PS de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi.
L.Wauquiez favori dans un sondage de novembre
Après une première réunion le 19 décembre, une seconde a eu lieu mercredi soir (13 janvier 2021) entre représentants locaux des partis écologistes et de gauche. Un sondage Ifop-Fiducial publié fin novembre, qui donnait Laurent Wauquiez vainqueur des élections prévues en juin, y serait-il pour quelque chose ? "Pas du tout, on avait déjà commencé à discuter avec nos partenaires", assure à l'AFP Marie Pochon, directrice de campagne des Verts qui avaient désigné leur tête de liste, Fabienne Grebert, mi-octobre.
On sait bien que ni les écologistes ni la gauche ne pourront gagner seuls cette élection.
"Comment se satisfaire de partir en ordre dispersé pour récolter 10 à 15% des voix chacun ?", relève Olivier Bianchi, partisan d'une alliance semblable à celle qui a permis sa réélection à Clermont-Ferrand aux dernières municipales.
Le sondage régional créditait Fabienne Grebert de 12% des intentions de vote, contre 12% pour la socialiste Najat Vallaud-Belkacem (candidate pressentie mais non déclarée) et 31% pour Laurent Wauquiez.
Mercredi soir, la tête de liste EELV, qui ne fait pas l'unanimité en interne, a participé à la réunion. "Quelle que soit la décision qui sera prise au final [entre une alliance au premier ou au second tour], ce sont les partis politiques avec lesquels on sera amené à travailler", explique Marie Pochon.
Rassembler au plus large ?
L'heure serait à la construction d'un projet commun, permettant de rassembler au plus large, avant de s'entendre éventuellement sur un candidat unique au premier tour, ce qui ne s'annonce pas facile.
"Le temps de la guerre des egos, qu'on a souvent reprochée au PS, est fini", promet Jean-Louis Debat, ajoutant que "personne ne peut avoir le monopole de la proposition d'une tête de liste" et que la participation de Najat Vallaud-Belkacem aux discussions est "un atout".
"Pour l'instant, on ne discute pas de ça", balaie Marie Pochon, ajoutant que "pour l'instant, aucune autre candidature [que celle de Mme Grebert] n'a émergé" et que "bien entendu, l'incarnation de la liste devra correspondre au projet que nous porterons". Bref, "la franche discussion n'a pas encore eu lieu", commente une source écologiste.