Le nombre de "victimes" du loup en France, principalement des ovins, a bondi d'environ 30% en 2014 pour atteindre 9.033 bêtes, selon les chiffres du ministère transmis ce jeudi 29 janvier par la Confédération paysanne.
Le nombre de victimes constatées était de 6.810 en 2013, à mettre en parallèle avec une population de loups qui augmente et dépasse désormais les 300 spécimens. En 2014, 9.033 ovins victimes ont fait l'objet d'un constat, un chiffre multiplié par trois depuis 2009, et 8.226 ont donné lieu à une indemnisation pour un total de près de 2,5 millions d'euros (contre un peu moins de 2 millions en 2013).
Les départements les plus touchés sont dans le quart sud-est de la France: Alpes-Maritimes (2.810 victimes), Alpes-de-Hautes-Provence (1.314), Var (1.090), Isère (1.046), Hautes-Alpes (816) et Savoie (630).
Récit Jérôme Ducrot
La Confédération paysanne, qui a organisé jeudi une action avec des moutons à la direction régionale de l'environnement (Dreal) à Lyon, estime que le niveau de prédation "met en danger l'existence même du métier" d'éleveurs et de bergers.
"C'est l'élevage hors-sol des ruminants, l'industrialisation de l'agriculture, que nos décideurs favorisent en refusant de questionner la légitimité du statut d'espèce protégée du loup", estime le syndicat agricole dans un communiqué.
La Confédération paysanne demande "une étude conjointe des ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie sur la possibilité et l'impact d'un changement de statut", une publication des données les plus récentes sur la population de loups et les zones de présence, et un rendez-vous avec Ségolène Royal.
Interrogé sur la hausse des dégâts dans l'élevage, le ministère de l'Ecologie indique que "Ségolène Royal avait anticipé cette évolution en prenant l'arrêté du 5 août qui a modifié les règles de prélèvements des loups".
Cet arrêté a assoupli les conditions dans lesquelles les tirs peuvent avoir lieu (désormais en battue de chasse au grand gibier, après déclaration en préfecture, dans des périmètres où il y a eu des attaques).
Selon les chiffres nationaux recensés par la Direction régionale de l'environnement de Rhône-Alpes, en 2013 il y avait eu huit loups prélevés dans ce cadre officiel, pour un quota possible de 24. Depuis juin 2014, 15 loups ont été prélevés.
La population de loups croit de 15 à 20% par an. Les tirs autorisés, dits de prélèvements, vise à minimiser les dégâts là où il y a déjà eu des attaques. Le ministère indique que la Fédération nationale ovine (membre de la FNSEA) sera reçue mardi prochain au ministère de l'Ecologie.