La Cour d'appel de Grenoble a ordonné le placement en détention provisoire de quatre des 17 personnes mises en examen pour les violences commises en octobre à Moirans (Isère).
A l'issue de leur garde à vue en janvier, toutes les personnes mises en examen dans cette affaire avaient été libérées sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention. Un seul suspect avait été mis hors de cause. Mais le parquet a fait appel de ces décisions de remise en liberté, demandant le placement en détention provisoire de huit des 17 personnes mises en examen.
Les raisons invoquées étaient "d'éviter les pressions sur les témoins", d'empêcher "les concertations frauduleuses" entre suspects et d'éviter "la réitération des faits". Il faut dire que "les peines encourues pour certains faits sont de dix ans d'emprisonnement", souligne Paul Michel, procureur général de Grenoble.
Après une audience qui a eu lieu le 8 février, la Chambre de l'instruction a finalement décidé du placement en détention provisoire de quatre des suspects, tous majeurs, nés entre 1987 et 1997. Trois ont été arrêtés dans la foulée.
Interview de Paul Michel, procureur Général de Grenoble
Les faits
Le 20 octobre, une cinquantaine d'habitants du camp ou des alentours s'étaient livrés à des violences spectaculaires. Les émeutiers réclamaient qu'un homme de 24 ans, détenu en Savoie et membre de ce camp de gens du voyage, puisse assister aux obsèques de son frère de 17 ans, tué dans un accident de la route le week-end précédant les faits, à bord d'une voiture volée après un cambriolage.Les violences n'avaient fait aucun blessé mais une trentaine de voitures avaient été incendiées, certaines jetées sur les voies SNCF, interrompant ainsi la circulation de plus de 120 trains pendant une douzaine d'heures, tandis que la gare et un restaurant avaient été mis à sac.