Enquêtes de région. Ce qu'il faut retenir de l'émission "les entreprises face à la Covid-19" diffusée sur France 3

La situation sanitaire génère une crise économique et sociale sans précédent en Auvergne-Rhône-Alpes. Entre les bonheurs des uns et les malheurs des autres, Enquêtes de région vous emmènent à la rencontre de celles et ceux à qui la Covid à apporter des fortunes diverses.

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C’est l’Observatoire économique de la crise du Covid-19, mis en place par la Chambre de Commerce et d’industrie d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui relève ce chiffre étonnant : 39% des chefs d’entreprise de la région ont réalisé une progression de leur chiffre d’affaires sur un an. Un sur sept connaît même une croissance supérieure à 10%.

Le tertiaire est le secteur qui s’en sort le mieux. Mais certaines industries tirent aussi leur épingle du jeu. C’est le cas du groupe JTTI, installé à Monistrol-sur-Loire (Haute-Loire). Ses sangles, cordons et rubans, tissés en fil polyamide, continuent de s’arracher, sur le marché français du luxe aussi bien qu’à l’international, notamment en Chine. L’entreprise n’a donc pas eu recours au chômage partiel. Et elle ne s’est jamais arrêtée de tourner, sa filiale de Hong-Kong ayant pu lui fournir des masques et du gel hydro-alcoolique dès les premiers jours de la crise sanitaire. Le confinement a même été très utile à son PDG, Franck Janisset : pour la première fois en 40 ans de carrière, il a bénéficié d’un peu de temps pour penser à son avenir et à celui de son entreprise. Il en a conclu qu’il lui fallait recruter un directeur général, afin de mieux se concentrer sur la stratégie et de mieux profiter… de ses loisirs.D’autres entreprises ont su se remettre en question C’est le cas d’Ibex, à Chambéry (Savoie), spécialisée dans les produits alcoolisés en aérosol. Tout s’est arrêté du jour au lendemain avec le confinement. Loin de se laisser aller, Olivier Marmet, son créateur, en profite pour concevoir un spray anti-virus et pour se livrer à toute une batterie d’essais. Il finit par mettre au point un produit qui, d’une seule pulvérisation, désinfecte les objets. Le carnet de commandes se remplit et permet d’embaucher un second salarié en CDD. L’audace et la fibre entrepreneuriale peuvent faire des miracles.La Covid est aussi un virus de la précarité. La crise économique, générée par la Covid, a déjà un nom : c’est le Grand confinement, comme certains économistes l’appellent, par analogie avec la Grande dépression des années 1930. Sur le plan social aussi, cette crise s’attaque aux plus vulnérables : les jeunes, les intérimaires, les personnes surendettées. Le Secours populaire du Puy-de-Dôme les voit passer tous les jours. Sa fréquentation a augmenté de 40% depuis le début de la crise sanitaire. Les gens viennent ici chercher des colis alimentaires, qui leur coûtent 3 à 4 fois moins cher qu’en supermarché.

Perte de revenus et des projets qui s'envolent

Delphine, 38 ans, est une de ces bénéficiaires. Elle venait de se lancer dans une reconversion pour obtenir un CAP petite enfance. Les rêves de lendemain qui chantent ont été stoppés net. Elle et son petit garçon devront se contenter pour plusieurs mois encore d’un RSA à 650€ par mois. "Le moindre incident, paf, ça casse", explique Nicole Rouvet, la présidente du Secours Populaire du Puy-de-Dôme. Pour elle, les personnes qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts sont les premières à basculer dans la pauvreté, qui touche 9 millions de personnes en France. Mickaël, intérimaire chez Constellium à Issoire (Puy-de-Dôme), est aussi une victime de la crise. "Un vendredi, un responsable est venu me voir et m’a dit - Ce soir, ça s’arrête ! - C’était une heure avant la fin de mon contrat". A 33 ans, le jeune homme a dû faire face à la perte de revenus et aux projets qui s’envolent. Et il n’est pas le seul : Constellium s’est séparé de tous ses intérimaires, ils étaient 200 à Issoire.

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