Recycler c’est préserver les ressources naturelles et éviter le gaspillage. Le processus débute dès la mise à la poubelle de tous les déchets de notre quotidien. Mais, pour beaucoup, trier n’est pas simple : la multiplication des logos et des consignes perturbe les bonnes intentions.
C’est devenu un réflexe pour beaucoup de ménages : trier ses déchets. Cependant, les diverses consignes instillent la confusion dans les esprits, même les mieux intentionnés. Voici quelques clefs pour mieux trier ses déchets.
Pour bien recycler, il faut commencer par regarder ses poubelles avec un peu plus d’attention que d’ordinaire. Leurs couleurs peuvent nous aider à nous y retrouver : la poubelle verte est-elle vraiment celle de l’écologie ? Celle pour les papiers, cartons ou plastiques est-elle bleue ou jaune ? Quelle différence entre la grise et la brune ? Le tri des déchets en vue de leur recyclage tourne souvent au casse-tête car les consignes ne sont pas les mêmes d’un bout à l’autre de la région Auvergne-Rhône-Alpes en fonction des secteurs et des opérateurs. Les couleurs devraient cependant être harmonisées d’ici 2025, selon le ministère de la Transition Ecologique. En attendant, les sites internet et brochures de votre commune peuvent vous éclairer sur l'usage des différents bacs et le code couleur en vigueur.
Différencier les logos
Les logos sur les produits ne sont pas tous forcément explicites. Les logos peuvent être regroupés en 3 catégories : on retrouve d’abord les incitatifs, ceux qui nous invitent aux bonnes pratiques, à commencer par le ruban de Moebius (les 3 flèches vertes), qui depuis les années 70 indique les produits potentiellement recyclables.
De plus, il arrive qu'un pourcentage soit écrit au cendre du logo. Il s'agit du taux de matières recyclées (donc on en déduit que l'emballage a été recyclé). pic.twitter.com/6kP5S1LrIt
— Help Earth ? (@Help_0ur_earthh) August 18, 2019
Le logo Triman est apparu en 2015 en France pour rappeler que le produit est valorisable.
Le logo Triman identifie les produits ayant une seconde vie et qui doivent être triés. Quatre gestes sont possibles : -...
Publiée par SIVED 83 sur Lundi 11 décembre 2017
Il existe également les logos explicatifs. Les consignes de tri différentient la partie d’un même ensemble, comme par exemple un pot de yaourt et son opercule. Pour l’aluminium, le verre ou l’acier, les pictogrammes sont plus simples et parfois accompagnés d’un mot.
° Aluminum recyclable °
— Help Earth ? (@Help_0ur_earthh) August 18, 2019
Votre produit contient de l'aluminium, il peut ainsi être recyclé ! pic.twitter.com/sOzVhYandV
Enfin, les flèches triangulaires enserrant un chiffre, si elles ne disent rien au grand public, permettent aux trieurs de séparer les différentes matières plastiques.
Cette image va vous permettre d'y voir plus clair ⬇️ pic.twitter.com/ncl06pBY3q
— Help Earth ? (@Help_0ur_earthh) August 18, 2019
Et comme le tri est à la mode, il y a aussi les logos de promotion : le Tidy Man qui ne vous donne aucune indication mais vous invite à utiliser une poubelle plutôt que de jeter ce déchet dans le rue. La poubelle barrée n’interdit pas de jeter un produit, mais rappelle que ces produits doivent faire l’objet d’une collecte spécifique, il s’agit souvent de déchets d’équipements électriques ou électroniques.
° Poubelle barrée °
— Help Earth ? (@Help_0ur_earthh) August 18, 2019
Le déchet ne doit pas être jeté dans une poubelle classique MAIS dans un point de collecte spécifique (comme dans une grande surface) !
Exemples : piles, cartouches, ampoules, ... pic.twitter.com/ByouAVazyQ
Le logo bleu de la brique alimentaire fabriquée en carton FSC indique qu’elle est recyclable à 100% ; et le célébré Point Vert qui depuis 1992 signifie que l’entreprise verse une contribution à Citéo, un organisme chargé de piloter le tri et le recyclage en France.
° le point vert °
— Help Earth ? (@Help_0ur_earthh) August 18, 2019
"Pensez au tri !"
Cela signifie que vous devez trier vos déchets MAIS cela ne signifie pas que l'emballage est recyclable ! pic.twitter.com/IlwAcbbBj7
Trier c’est bien, bien trier, c’est mieux !
Vous voilà donc un peu mieux armés pour trier vos déchets, mais un autre outil peut vous aider : les consignes de tri de votre syndicat d’ordures ménagères. En effet, les erreurs de tri les obligent à des refus. Le taux d’échec est variable, plus fort en ville où on a peu de place pour de nombreuses poubelles, moins élevé si l’on a un jardin ou si on habite à la campagne. Car les matières mal triées coutent cher : il faut les collecter et les acheminer au centre de traitement et finalement les sortir du flux, ce qui exige souvent une intervention manuelle. Enfin, il faut en transporter une partie une seconde fois vers un centre d’enfouissement si elles ne peuvent pas être recyclées.
Se débarrasser des mouchoirs, masques et gants en toute sécurité
- Un sac poubelle à part : tout d'abord, il faut placer ses mouchoirs, son masque ou ses gants usagés dans un sac poubelle dédié, résistant, et disposant d'un système de fermeture fonctionnel.
- Isoler pendant 24 heures : lorsque le sac est rempli, il faut le refermer et l'isoler pendant 24 heures.
- Jeter dans le sac des ordures ménagères : après 24 heures, il doit être jeté dans le sac des ordures ménagères. Celui-ci pourra être ensuite jeté dans le conteneur commun. Ce sac ne doit pas être jeté dans la poubelle jaune des déchets recyclables.
Des recycleurs dans le doute
Un fabriquant international de cartons installé en Isère, a fait réaliser une enquête par OnPoll, du 24 au 26 février 2021. Elle a permis de classer les « mauvais » trieurs qui ne savent pas précisément ce qui peut ou non être recyclé. Ils sont 77% en France :
- Les prudents : ils sont 55% à jouer la sécurité et, dans le doute, à tout jeter dans la poubelle d’ordures ménagères
- Les zélés : les 30% qui, quand ils ne savent pas, jettent quand même dans la poubelle de tri en espérant faire le choix le plus écologique
- Les négligents : ceux qui jettent des emballages non recyclables dans les poubelles de tri parce que c’est plus facile, ils sont 15%
Le retour de la consigne ?
Encore pratiquée dans les années 80, la consigne du verre a disparu avec la montée en puissance des emballages à usage unique à base de plastique ou de carton. Pourtant tous ces matériaux sont, sinon recyclables, au moins réutilisables. Le verre peut être refondu sans limite (sauf à perdre sa transparence du fait du mélange avec d’autres couleurs), le carton peut redevenir carton ou papier, le plastique entre lui aussi dans une économie circulaire. Mais à l’heure des repas à emporter ou de l’intérêt des consommateurs pour le vrac, la consigne fait valoir ses atouts.
Ainsi le réseau Dabba à Grenoble et dans les Deux Savoie fédère des restaurateurs ou des cantines. Pour le client, l’investissement est de 5 euros qu’il peut récupérer à tout moment en rendant son contenant. S’il préfère l’échanger pour continuer, il le rapporte rincé et n’a pas à se soucier du lavage.
✅ dabba labellisé ESUS ! ? Qu'est-ce que l'agrément ESUS ? - ESUS = Entreprise Solidaire d'Utilité Sociale -...
Publiée par Dabba consigne sur Lundi 22 février 2021
D'ici 2022, des consignes solidaires devraient être mises en place pour les bouteilles en plastique et certains emballages en aluminium.
Le casse-tête du tri des déchets
Agnès Duval, directrice Régionale Déléguée de l'Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) était sur le plateau de l’émission « On décode » sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, mercredi 31 mars à 18h30. Elle est revenue sur la complexité du tri des déchets.
Reconnaissez-vous que le tri est assez complexe ?
« Effectivement, ça pourrait être amélioré. Avec la loi anti-gaspillage, l’idée est de pouvoir harmoniser ces consignes de tri qui seront faites par le ménage, directement par la personne qui doit trier. Si tout n’est pas harmonisé, c’est une histoire de filières de recyclage. C’est surtout parce que le recyclage coûte de l’argent. Pour trier les emballages, il y avait des filières technico-économiques qui n’étaient pas forcément au rendez-vous. Aujourd’hui, on arrive à trouver de nouvelles filières de recyclage. Pour cela, on va avoir une extension des consignes de tri. Par exemple, pour des plastiques comme les films à usage unique, on va pouvoir les trier plus facilement qu’auparavant. On va avoir une seule poubelle jaune pour mettre l’ensemble des emballages, papiers et cartons ».
N’est-on pas un peu perdu avec tous les logos qui existent ?
« Pour le consommateur, il y a peu d’intérêt à avoir certaines informations, comme par exemple, savoir que l’entreprise a payé une contribution. Par contre, ce qu’il est important de voir, c’est que sur un ménage, globalement, il produit 550 kg par an par habitant de déchets. Sur ces 550 kg, on a 220 kg qui partent en déchetterie. C’est une bonne chose, c’est tout ce qui concerne les encombrants. Mais dans la poubelle, on a aussi à peu près 100 kg par habitant par an qui partent dans la poubelle jaune, celle des emballages et des papiers. Dans la poubelle résiduelle, on a quand même 250 kg par an et par habitant qui restent. Sur ces 250 kg, on pourrait encore en valoriser 70 %. On a 35 % de ces déchets qui pourraient rejoindre une filière de recyclage, au travers de l’extension des consignes de tri des emballages plastiques, papiers et cartons. Il y a 38 % qui pourraient être valorisés sous forme de compost, avec tous les déchets de la cuisine et tous les déchets putrescibles. Il y a encore beaucoup de choses qu’on pourrait valoriser, pour réduire le coût pour le consommateur et baisser l’impact sur l’environnement ».