L’arrestation à Meyzieu fin mai de deux frères radicalisés a peut -être permis d’éviter un attentat terroriste pendant l’Euro. L’un d’eux s’était infiltré dans un service de nettoyage qui s’occupait du grand stade.
A-t- on échappé à un attentat terroriste dans le stade de Décines pendant l’Euro ? Dans une enquête parfaitement documentée, publiée aujourd’hui dans le Progrès, Richard Schittly fait état de l’arrestation à Meyzieu le 31 mai dernier de deux frères Zied et Sami Nejara. La perquisition réalisée à leur domicile a permis de saisir des clés USB renfermant des images de propagande, une importante documentation islamiste et des traces suspectes de transaction financière.
Mais c’est surtout le comportement de Zied qui a attiré l’attention des services de renseignement à quelques semaines de l’Euro 2016. Selon une synthèse de la direction générale de la sécurité intérieure , il aurait été employé un temps dans une société de nettoyage travaillant au stade des Lumières à Decines. Il a ainsi pu accéder commodément à ce site sensible sans que l’on connaisse exactement ses intentions. Plus troublant, il avait aussi changé d’apparence récemment pour adopter un look plus occidental après s’être affiché avec barbe et djellaba. Comme s’il s’agissait de tromper la vigilance des services de renseignement. L’homme a été repéré malgré tout , puis écarté plusieurs semaines avant son arrestation. Même si aucune menace tangible n’a pu être relevée concernant un projet concret.
"Une bombe à retardement"
Dans cette enquête conduite par le pôle anti-terroriste de Paris , on relève aussi le rôle éminent d’un troisième homme , Brahim Nejara , le frère de Zied et de Sam, qui aurait été à la manœuvre depuis le front syrien. Il figure sur une vidéo de propagande de l’Etat Islamique diffusée en novembre 2015 après les attentats du 13 novembre et annonçant de nouvelles attaques. Brahim aurait quitté la région lyonnaise pour rejoindre le Front islamique en décembre 2013 à bord d’un 4X4 acheté 27000 euros grâce à des crédits à la consommation. Plusieurs jeunes lyonnais l’auraient rejoint là –bas pour se radicaliser à leur tour et pour basculer « dans une violence extrême »
Ces connections multiples entre djihadistes sur le front syrien et plusieurs lyonnais présenteraient « une vraie bombe à retardement « , « une menace potentielle » selon les dernières investigations de l’anti –terrorisme.
