La société suisse Legion Sport International, qui a organisé le "Super Crunch", un tournoi réunissant des clubs européens en août dernier à Grenoble, n'a jamais rétribué le FCG et ses prestataires pour leur participation. Les Grenoblois n'ont pas l'intention de se laisser faire.
Spécialisée dans le montage d'événements sportifs, la société suisse Legion Sport International (LSI) avait organisé, le 9 août au stade des Alpes, un tournoi amical de pré-saison. Le "Super Crunch" réunissait quatre clubs européens: Grenoble, Montpellier et deux clubs britanniques, les Harlequins et les London Irish. Le match, retransmis sur l"Equipe 21, avait réuni quelque 8.000 spectateurs dans les gradins.
Au moment de l'organisation de l’événement, le FCG avait été largement mis à contribution pour la billetterie ou la mise en relation avec les partenaires notamment. Et pourtant, le club grenoblois n'a jamais été rétribué.
Nos factures et nos relances sont restées sans réponse"
Les deux clubs français pensionnaires du Top 14 et les prestataires du tournoi se sont collectivement tournés vers l'Office des faillites de Genève pour tenter d'obtenir réparation. Leur crainte: avoir passé contrat avec une entreprise qui a mis la clef sous la porte. "En octobre, nous avons appris que la société avait été mise en faillite par son propriétaire, qui a mis ses deux employés devant le fait accompli", explique Guillaume Gouze, directeur administratif du FCG. "On a découvert que des manoeuvres ont été menées durant l'été par la maison mère pour mettre en faillite la société suisse."
LSI est une filiale de la société britannique Legion Worldwide, spécialisée dans le sport de loisirs. Basée en Angleterre, elle était pilotée par Leon Lloyd, un ancien international anglais du XV de la rose, et jouit d'une belle réputation. D'après les dirigeants du FCG, il semblerait que Legion Worldwide ait amorcé la liquidation de sa filiale avant même que le coup d'envoi de l'événement n'ait été donné. Après le tournoi, les revenus de l'événement ont été encaissés par sa filiale suisse et depuis, ses dirigeants restent injoignables.
Récit Jérôme Ducrot
Cette situation ne serait pas sans précédent puisque certains prestataires du même événement organisé à Genève en 2013 sont toujours dans l'attente d'un paiement.
La difficulté de notre dossier, c'est qu'il se situe à cheval sur trois pays"
Dans cette affaire, il semblerait que les deux clubs britanniques aient été rétribués. Ils ne vont donc pas se joindre aux poursuites. Pour les protagonistes français, dont les clubs grenoblois et montpelliérain, mais aussi le stade des Alpes, le préjudice s’élève à plus de 200.000 euros. Une action en justice pourrait être engagée prochainement mais l'affaire est compliquée car elle est à cheval sur trois pays, la France, la Suisse et l’Angleterre.