Un syndicat d'agriculteurs du Massif Central s'est indigné jeudi de la lenteur des négociations avec les pays importateurs de bovins dans le cadre de la gestion de l'épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO), pouvant mettre à mal l'économie de toute une région.
La vaste zone touchée par la maladie, qui s'étale notamment sur l'Allier, le Puy-de-Dôme et la Creuse, fait l'objet de préventions spécifiques, dont le confinement des troupeaux dans leur exploitations.
Or dans la région, la grande majorité des animaux (vifs) produits sont destinés à l'exportation ou aux échanges, a rappelé le président de la FRSEA Massif Central, branche régionale de la puissante FNSEA, Patrick Bénézit.
"A l'heure actuelle, la quasi intégralité des mouvements et des exportations est bloquée en France. De cette zone-là doit sortir plus d'un demi-million d'animaux, expédiés chez des engraisseurs français mais aussi espagnols, italiens ou turcs", a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse. En l'absence d'avancées des négociations avec ces principaux pays importateurs de bovins, "c'est l'économie du Massif central qui est en danger", a estimé M. Bénézit.
Un délai de 60 jours entre le rappel de vaccination et l'exportation
La FRSEA Massif Central réclame la signature de protocoles allégés permettant l'exportation dans ces pays des animaux dans un délai de 10 jours après le rappel de vaccination, contre 60 jours actuellement.
"Aucun protocole n'est encore acté à ce jour. Nous sommes assez désespérés aujourd'hui quant à l'engagement du ministère de l'Agriculture pour négocier ces protocoles et qui nous laisse en tant qu'éleveurs dans une situation d'incertitude qui devient strictement intolérable", a-t-il asséné.
"L'hiver approche et la place (pour stocker les animaux dans les exploitations) n'est pas là, l'alimentation n'est pas là ! Il y a véritablement urgence à avoir des réponses rapides concernant l'exportation, qui est une porte essentielle pour assurer l'équilibre économique des exploitations d'élevage du Massif central", a-t-il encore précisé.
Reportage : les éleveurs amers après l'annonce du Salon de l'Elevage sans bovins
Intervenants :
Phillipe Deshoulières Eleveur de Limousines à Saint-Martin-Terressus (Haute-Vienne)
Marc Gambarotto, Directeur Général Pôle de Lanaud