Ils se sentent invisibles et sont pourtant les premiers acteurs de la vaccination contre la grippe. Rencontre à La Mure, en Isère, avec une infirmière libérale qui se dit "oubliée" par la campagne lancée ce mardi 15 octobre dans les pharmacies françaises par l'Assurance Maladie.
"On détricote notre rôle".Marie-Dominique Blanc en a assez d'entendre parler de la campagne de vaccination contre la grippe en pharmacie. "Les injections, c'est [son] travail", elle estime donc que les infirmiers libéraux devraient être en première ligne pour pratiquer ces actes.
Pas tant pour l'argent...Elle ne touche que 6,30 euros (tout comme les pharmaciens) pour injecter le vaccin, à condition que le patient ait un bon de prise en charge et que l'acte soit un soin isolé. Et ce n'est pas souvent le cas.
Reportage à La Mure en Isère à l'occasion du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe ce mardi 15 octobre 2019.
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©France 3 Alpes
"Nous ne sommes pas payés spécifiquement pour la vaccination, sauf si on le fait de façon isolée. Dans ce cas-là, nous remplissons un formulaire et nous entrons dans les statistiques de l’Assurance maladie comme étant ceux qui ont pratiqué l’acte. Mais la plupart du temps, on fait d’autres soins et on est déjà payé. Donc, je n’envoie pas ce papier. Et dans ce cas-là, on passe à la trappe".
Une "invisibilité" qui inquiète Marie-Dominique Blanc car d'après elle, de plus en plus de soins sont confiés à d'autres praticiens. "On se demande si on existe et si on va continuer à exister", confie-t-elle.
L'an dernier, 47500 vaccins contre la grippe ont été pratiqués en pharmacies en Isère, la région Auvergne-Rhône-Alpes faisant partie des zones d'expérimentation.
Sur les 383 officines présentes dans le département, une quarantaine ont refusé de vacciner les patients d'après des chiffres communiqués par l'Agence Régionale de Santé.
La campagne 2019-2020 se déroule jusqu'au 31 janvier.