Elle était ministre de plein exercice sous Jean-Marc Ayrault. Elle est désormais secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la Recherche. Mais pas question pour elle de parler de rétrogradation. Geneviève Fioraso était ce samedi 12 avril l'invitée du journal des Alpes.
Il a fallu attendre plus d'une semaine après la nomination de Manuel Valls à Matignon pour que Geneviève Fioraso soit confirmée dans ses fonctions. Souvent, durant ces longs moments d'attente, on dit que les ministres sont irritables. Accrochés à leur téléphone pour ne surtout pas rater le coup de fil du premier Ministre ou du président de la République. Mais pas Geneviève Fioraso. Car l'Iséroise, si elle n'avait pas le droit de le dire, savait pertinemment qu'elle resterait au gouvernement : "François Hollande m'avait renouvelé sa confiance quelques jours auparavant, je n'étais donc pas inquiète".
"Ce n'est pas une rétrogradation"
Sauf qu'entre Ayrault et Valls, Geneviève Fioraso a un peu perdu au change. Elle n'est désormais plus ministre de plein exercice mais "simplement" secrétaire d'Etat, rattachée à un nouveau grand pôle ministériel dédié à l'Education et piloté par Benoît Hamon. Pas grave! Geneviève Fioraso affirme qu'elle conserve l'intégralité de son "périmètre" et donc de sa mission. Et de citer le précédent Hubert Curien, lui aussi d'abord ministre de la Recherche puis ensuite secrétaire d'Etat avec les mêmes fonctions sous François Mitterrand.Une ministre néanmoins sous le feu des critiques : plus de 10.000 chercheurs et enseignants ont en effet signé une pétition demandant au président de la République de ne pas reconduire Geneviève Fioraso. Ils dénoncent en effet la réforme de l'Université et la loi LRU votée et portée en son temps par l'UMP Valérie Pécresse mais que le Président Hollande avait promis d'abroger avant finalement de confier à Geneviève Fioraso la tâche de simplement la modifier.
Autre grief, la non suppression du "Crédit Impôt recherche". Des reproches que Geneviève Fioraso a tempéré sur notre plateau, évoquant même la possibilité d'une opération politique : les pétitionnaires proposaient en effet un nom pour succéder à l'actuelle Secrétaire d'Etat.