Georges P., qualifié de "psychopathe" par des experts psychiatres, est soupçonné de l'assassinat de Sarah Syad, le 16 avril 1991, à Voreppe. Il est jugé depuis le jeudi 12 mai par le tribunal pour enfants, car il n'avait que 15 ans à l'époque des faits.
C'est le deuxième procès de Georges P. en quelques mois. En mars dernier, la cour d'assises de l'Isère l'a déjà condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Saïda Berch alors qu'il avait 21 ans. Un verdict accueilli par les applaudissements nourris de la famille de la victime. Saïda Berch, 10 ans, avait été retrouvée étranglée dans un canal de Voreppe (Isère), le 26 novembre 1996, deux jours après sa disparition. Son meurtrier n'avait été interpellé que 17 ans plus tard, en 2013, à l'occasion de nouvelles analyses ADN menées dans un laboratoire bordelais.
C'est son profil génétique qui a également été retrouvé dans une autre affaire, celle de Sarah Syad, 6 ans, tuée le 16 avril 1991 dans la même commune. Georges P. n'était alors qu'un adolescent. Il l'aurait également étranglée. Même si l'enfant n'avait pas été violée, le "mobile sexuel" semble établi car des traces de sperme avaient été découvertes sur un mouchoir en papier à proximité du corps.
Par la suite, Georges P. a continué à vivre normalement à proximité des proches de la fillette. La mère de la victime a même gardé le fils du meurtrier présumé, l'accueillant régulièrement à sa table pour lui faire déguster son couscous dont il raffolait.
Récit de Xavier Schmitt
Démarrées jeudi, les audiences se déroulent à huis clos.
Lors du premier procès, la défense avait plaidé la clémence de la cour, mettant en avant le parcours chaotique de l'accusé, né d'un viol, battu par ses deux parents, toxicomane à l'âge de 13 ans. "Georges P. est déjà condamné sur le plan médical. La dégénérescence s'accélère. Peut-être qu'un jour, il fera un arrêt cardiaque et on n'entendra plus parler de Georges P.", avait déclaré Emmanuel Decombard, un de ses avocats.