L'affaire est sordide. Une enfant de 10 ans, Saïda, retrouvée morte en 1996 à Voreppe. Le meurtrier n'a été indentifié que 17 ans plus tard, alors qu'il vivait près de la famille de la victime. Avocats des parties civiles et défenseurs de Georges Pouille ont écrit ou réécrit cette histoire.
"On n'a pas assez entendu parler de cette petite fille. On ne sait pas ce qu'elle aimait, ses passions, ce qui la faisait rire ou pleurer", les deux avocats de la famille de Saïda ont mis en avant ce constat. Pendant plus de deux heures, la vie de famille de la petite victime et son caractère "doux et gentil" ont été évoqués après deux jours consacrés à son meurtrier, "trop de temps" selon la famille Berch.
Doute, culpabilité, désespoir, et soif de vérité
Et d'appuyer sur la "perversité" de l'accusé: "Après le crime, Monsieur Pouille est parti en vacances avec le petit frère de Saïda. Il dansait avec ses soeurs, il figure même dans les albums photos de l'une d'entre elles, il discutait beaucoup du meurtre avec eux." Une accumulation de choses, une "trahison qui leur a fait péter les plombs en 2013, lorsqu'ils ont découvert qui était le meurtrier de leur soeur." Et ce qu'ils craignent surtout, c'est la récidive "d'un psychopathe qui ne montre aucun regret, aucune empathie".
Est-il un monstre? Un fantôme? Il est pourtant l'un des nôtres, c'est un mystère."
Concernant le meurtre de Saïda, la défense de Georges Pouille a expliqué avoir des doutes. "J'ai même été jusqu'à me demander s'il n'y avait pas une autre personne?", a lancé Me Decombard. Des doutes, le défenseur dit ne pas en avoir sur l'altération du jugement de son client au moment des faits, parlant même "d'abolition". Aucun doute non plus sur "la vie de chien" de l'accusé.
"Si l'enfance de Georges Pouille n'est pas une excuse, c'est une explication. L'expert psychiatre l'a justement démontré, quand on a été violenté, on a tendance à le reproduire", a insisté Me Decombard, avant d'ajouter que son client "n'est pas normal, et sa réaction à l'annonce de sa mère le prouve. Qui pourrait s'en foutre?". Rappelons que pendant le procès, la mère de l'accusé a expliqué qu'il était né d'un viol.
Les avocats de la défense ont enfin tenu à souligner le complexité de l'affaire et surtout la "dignité et la force de la famille Berch".