Germaine Tillion au Panthéon : ce qu'il faut savoir

Le 27 mai, Germaine Tillion, ethnologue et résistante auvergnate, fait son entrée au Panthéon. Elle accompagne sous la coupole Jean Zay, Pierre Brossolette et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, quatre figures de la Résistance.

Germaine Tillion et l'Auvergne
Germaine Tillion est née à Allègre, dans le département de la Haute-Loire, le 30 mai 1907. En 1915, elle rejoint Clermont-Ferrand, où vivent ses grands-parents, et l'institution Jeanne d'Arc. En 1922, ses parents déménagent pour Saint-Maur des Fossés, c'est là-bas qu'elle poursuivra sa scolarité. Elle meurt le 19 avril 2008 à Saint-Mandé (Val-de-Marne).

Germaine Tillion, la Résistante
Dès la fin du mois de juin 1940, peu de temps après l'entrée des Allemands dans Paris, Germaine Tillion organise avec le colonel en retraite Paul Hauet les premières actions de résistance dans la capitale. Elle est arrêtée le 13 août 1942 par le service du contre-espionnage allemand, incarcérée à la prison de la Santé puis de Fresnes. Le 31 janvier 1944, elle est déportée au camp de Ravensbrück. Durant cette période, elle s'applique à étudier le système concentrationnaire "comme une famille de chacals". Elle en sera libérée le 2 février 1945. Dans ce camp, Germaine Tillion rencontre une autre figure de la Résistance à faire son entrée, comme elle, au Panthéon le 27 mai 2015 : Geneviève de Gaulle-Anthonioz, la nièce du Général de Gaulle.

Durant sa détention, Germaine Tillion écrit une lettre à la Gestapo dans laquelle, avec beaucoup d'ironie, l'ethnologue s'interroge sur les raisons de son arrestation et de sa détention. "Ne sachant encore au juste de quoi m’inculper et espérant que je pourrais suggérer moi-même une idée, on me mit, pendant trois mois environ, à un régime spécial pour stimuler mon imagination. Malheureusement, ce régime acheva de m’abrutir et mon commissaire dut se rabattre sur son propre génie", écrit-elle.

J'aurais (si l'on en croit mon acte d'accusation) fait évader, en compagnie de gens que je connais à peine, des gens que je ne connais pas du tout. - Germaine Tillion, lettre à la Gestapo, le 3 janvier 1943




Dès 1955, en Algérie, elle analyse les dysfonctionnements de la société coloniale et enquête sur la torture.

Un cercueil vide au Panthéon
Les cercueils de Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, accueillis au Panthéon, seront vides. En effet, les familles des deux figures féminines de la Résistance, sil elles ont accepté les honneurs rendus à leurs illustres aînées, ont en revanche refusé que les deux dépouilles soient exhumées pour être transférées à Paris. Elles continueront donc de reposer dans leur cimetière respectif de Bossey (Haute-Savoie) et Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne).

Germaine Tillion rejoint Marie Curie
En souhaitant l'entrée conjointe de Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz au Panthéon, François Hollande double ainsi la présence féminine sous la coupole. Elles rejoignent Marie Curie, "panthéonisée" le 20 avril 1995 et Sophie Berthelot.

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Un reportage de Gérard Rivollier et Elodie Monnier. Montage de Patricia Raclet. Intervenants : Jean-Luc Fraisse (ancien maire d'Allègre, Haute-Loire), Jean-Guy d'Aversa (directeur Maison de Quartier Germaine Tillion), Gilbert Meyssonnier (association "Germaine Tillion mémoires d'Allègre") ©INA

 

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