Grenoble: l'avocat Bernard Ripert interné d’office en psychiatrie

L’avocat grenoblois a été interpellé ce lundi 23 mai au matin, à son domicile, pour être placé en garde à vue. La procédure portait sur de nouvelles menaces et intimidations envers un magistrat. Il a finalement été hospitalisé en psychiatrie. 

Le psychiatre estime que son état justifie une hospitalisation sous contrainte", 


c’est par ces mots que le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a justifié la levée de la garde à vue, Maître Ripert devant être transféré en hôpital psychiatrique.

En fait, l'avocat a été hospitalisé à Grenoble dans la journée en raison "d'une tension élevée". C'est à cette occasion qu'un examen psychiatrique aurait été ordonné et l'internement aurait suivi. 

Cette figure du barreau grenoblois, coutumier des coups d'éclat, dans et en dehors des prétoires, avait été interpellé à son domicile en Savoie puis conduit à l'Hôtel de Police de Grenoble. Poursuivi pour "intimidation envers un magistrat", un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende, Me Ripert n'avait pas honoré une convocation au commissariat prévue vendredi dernier, ce qui a conduit l'autorité judiciaire à utiliser la force publique pour le contraindre à se présenter.

Il a été traité comme un terroriste"

L'avocat historique d'Action directe "a été interpellé comme un terroriste alors que c'est lui qui est terrorisé", a déclaré son épouse Rose-Marie Ripert. "Ça ne s'est pas bien passé. Il a été menotté. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat", a-t-elle ajouté. Le procureur de Grenoble justifie de son côté l'emploie de la force: "Si la force a dû être employée, c'est parce que Me Ripert ne voulait pas suivre les policiers"

Âgé de 65 ans, Bernard Ripert a été suspendu d'exercice pendant quatre mois par la cour d'appel de Grenoble pour des manquements déontologiques. Il lui est en outre reproché "un acte d'intimidation" envers un magistrat de la cour d'appel de Grenoble qui avait statué sur le dossier de sanction disciplinaire dont il fait l'objet.

"Aucun acte n'est de nature à constituer un acte d'intimidation. Si acte d'intimidation il y a, c'est plutôt de la part de l'institution judiciaire grenobloise", a estimé Me Ronald Gallo, qui le défend.

Me Ripert a été relaxé mi-mai par le conseil régional de discipline qui statuait sur des manquements déontologiques présumés. Le procureur général a fait appel de cette décision et la cour d'appel a fixé au 2 juin une audience sur le fond de cette affaire.

Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de "roquet" et dit d'un président de cour d'assises qu'il avait "triché" et "menti".
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