Dans l'esprit de beaucoup, le harcèlement sexuel n'est pas une affaire de droit, mais une affaire privée. Les victimes s'expriment donc rarement. Mais il ne faut pas minimiser leurs souffrances. A Grenoble, le CIDFF espère que la désormais "affaire Baupin" va permettre de rompre le silence.
Il est fondé sur des rapports de domination, d'intimidation. Le harcèlement sexuel se manifeste partout. Dans les transports en commun, dans la rue, dans les milieux associatifs, au travail. Mais on en entend très peu parler. Car les victimes le plus souvent se taisent.Josette Casse, Présidente du Centre d'Information sur les Droits des Femmes à Grenoble, explique: "c'est un sentiment de honte très fort. Dans l'imaginaire collectif, il n'y a pas de fumée sans feu."
Pour dépasser ce sentiment de culpabilité, il faut s'ouvrir à ses proches, familles ou amis, mais aussi faire reconnaitre ses droits. A Grenoble, les juristes du CIDF peuvent aider. "C'est très important quand une personne vient nous voir de lui rappeler qu'elle est victime et que c'est l'auteur du harcèlement qui est responsable."
Ce délit est en effet passible de 2 ans de prison et 30.000 euros d'amende. Jusqu'à présent, très peu d'affaires se retrouvent devant la Justice par manque de preuves. L'association espère que l'affaire Baupin permettra de rompre le silence.
Reportage Anne Hédiard, Vincent Habran et Thao Huynh
Intervenants: Josette Casse, présidente du Centre d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles - Isère; Fanny Durand, juriste au CIDFF