La campagne de vaccination contre la grippe est lancée avec un vaccin prévu plus efficace que l'an dernier. Mais les spécialistes s'inquiètent du déclin du nombre de personnes vaccinées et de la défiance d'une frange de la population. Grenoble n'échappe pas à la règle.
Ce lundi 12 octobre, la distribution a commencé, et c'est un défilé dans cette pharmacie grenobloise. Ici, plus de 150 vaccins sont vendus chaque jour, 3 à 4.000 doses devraient être écoulés cette année. Maria se fait vacciner depuis quelques années, sur les conseils de son médecin, "en raison de son âge". Elle se dit à chaque fois rassurée par le vaccin, même si l'an dernier la vaccination a tourné au fiasco, avec près de 20.000 morts en France, 10 fois plus que d'habitude. Le virus a en fait muté après l'élaboration du vaccin, qui s'est donc retrouvé peu efficace.
Reportage de Renaud Gardette & Florine Ebbhah
Le vaccin s'annonce plus efficace mais les réticences demeurent
Le vaccin, disponible dans les pharmacies, sera beaucoup plus efficace cette année car il prend en compte la souche du virus H3N2 qui a sévi de façon dominante l'hiver précédent et qui n'était pas présente dans le vaccin, assurent les experts."La surveillance des premiers virus en circulation montre qu'ils sont les mêmes que ceux dans le vaccin, ce qui n'était pas le cas l'an dernier", souligne le Pr Bruno Lina, spécialiste des virus et responsable du Centre national de référence sur la grippe. Ce constat rassurant a également été fait mi-septembre par les autorités sanitaires américaines qui jugent aussi que le vaccin sera plus efficace cette année.
En moyenne, la protection apportée par le vaccin est aux alentours de 60%, avec des variations selon l'âge. Celui de cette année devrait atteindre le même niveau. La vaccination est particulièrement recommandée pour les 65 ans et plus, et les personnes fragilisées par la maladie (insuffisance cardiaque, pulmonaire, asthme...). En première ligne des victimes, les plus de 65 ans, qui ont représenté 90% de ces morts supplémentaires pendant les neuf semaines d'épidémie.
Extrait 19/20 - 13 octobre
Un "effet de groupe"
La vaccination n'a pas seulement pour effet de se protéger à titre individuel. Elle a aussi "un effet de groupe" en termes d'immunité: en étant vacciné, on contribue à réduire la transmission de la grippe dans la population, en particulier chez les plus vulnérables.Des études l'attestent. Les Américains ont ainsi montré qu'en vaccinant environ 35% de la population générale, on réduit les risques chez les plus fragiles (entre 20 et 30% d'infectés de moins chez les plus de 65 ans et dans les groupes à risque).