Une soixantaine de Roms, qui squattent une maison appartenant à "l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours", cours de la Libération à Grenoble, doivent être expulsés. La police est venue prévenir les familles le mercredi 3 février en fin de journée.
Depuis 6 mois, entre 60 et 80 personnes, dont la moitié sont des enfants, vivent dans une grande maison bourgeoise située cours de la Libération. Une maison squattée depuis leur expulsion du campement Esmonin. L'un des plus gros campements de la région avait été démantelé l’été dernier.
Mais cette maison est vouée à la destruction. Les Mormons, propriétaires du lieu, souhaitent édifier à la place un lieu de culte. Les travaux devraient débuter au début de l’été prochain.
Selon les associations de soutien aux Roms, l'évêque de cette paroisse, David Mocellin, avait autorisé les familles à rester dans la propriété jusqu'à fin avril. En contrepartie, elles acceptaient de quitter les lieux à cette date. Mais il y a quelques jours, les familles ont reçu une lettre d'un huissier de Justice leur demandant de quitter le site sur le champ.
Menace d'intervention des forces de l'ordre
Tout laissait penser que l'expulsion allait avoir lieu ce jeudi matin, les familles ayant reçu la visite de policiers la veille pour les prévenir. Des panneaux d'interdiction de stationnement avaient même été installés devant de la maison. Tôt le matin, plusieurs dizaines de personnes se sont donc mobilisées aux abords. Mais les forces de l'ordre ne sont pas intervenues. Un petit répit pour les familles roms qui réclament l'intervention du maire et du préfet de l'Isère afin de trouver des logements pérennes. Parmi elles, il y a de nombreux enfants, -une trentaine-, le plus jeune a juste trois jours.Reportage de Céline Aubert Egret, Cédric Picaud et Jean-Jacques Picca
Le collectif "Associations Unies Alerte Isère", qui regroupe 34 associations, milite pour la création de petites unités pouvant accueillir entre 5 et 15 familles dans différents lieux de l'agglomération.
En attendant, les associations invitent les gens du quartier à un petit déjeuner solidaire le dimanche 7 février à partir de 8 heures au 113 cours de la Libération.