Les Grenoblois voteront la semaine prochaine sur une hausse des tarifs de stationnement adoptée en juin par la municipalité écologiste et contestée par une partie des habitants, dans le cadre d'une consultation inédite.
Tout Grenoblois de plus de 16 ans, français ou étranger, pourra voter entre le 10 au 15 octobre dans une dizaine de bureaux de vote.
La première "votation citoyenne" soumise au vote
Cette "votation citoyenne" s'inscrit dans le cadre d'un dispositif d'"interpellation citoyenne" lancé en février par la mairie EELV-Parti de Gauche-Citoyens. La première proposition soumise au vote vise paradoxalement à abroger une décision de la municipalité. La votation porte en effet sur une délibération du conseil municipal de juin dernier, qui augmente les tarifs de stationnement à Grenoble.
Depuis le 1er juillet, les tarifs de stationnement sont passés de 12 euros/mois pour l'ensemble des résidents grenoblois à un tarif échelonné de 10 jusqu'au 30 euros/mois, selon les revenus. Soit une augmentation pour 53% des ménages.
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Le comité des liaison des unions de quartier (CLUQ) a lancé une pétition demandant l'abrogation de cette délibération, qui a recueilli 2.613 signatures, un nombre suffisant pour qu'elle soit débattue au conseil municipal du 26 septembre.
Des "motivations financières" ?
Plus que la hausse des tarifs, le CLUQ critique surtout l'absence de concertation sur ce sujet, en contradiction avec les engagements de campagne de la majorité municipale. "Nous ne sommes pas des pro-bagnoles, mais on aurait aimé en discuter avant", a ainsi lancé Gilles Namur, président du CLUQ, au cours d'un débat diffusé sur TéléGrenoble.
"On est convaincu que les motivations de la municipalité sont avant tout financières", précise-t-il. Pour la majorité municipale, cette politique vise au contraire à remettre en question "la place hégémonique de la voiture dans nos villes". "Il ne s'agit pas de supprimer la voiture, mais de rééquilibrer son usage pour limiter les nuisances", a souligné l'adjoint au maire Jacques Wiart, lors du dernier conseil municipal.
A l'issue de ce conseil, le maire Éric Piolle (EELV) a décidé de soumettre la pétition à une votation citoyenne. Elle doit recueillir au moins 20.000 voix et 50% des suffrages exprimés pour être adoptée.
Le seuil de 20.000 voix correspond au nombre de suffrages récoltés par la liste d'Éric Piolle aux élections municipales de 2014. "Faire 20.000 voix, ça nous paraît impossible", estime Gilles Namur, qui rappelle qu'il y avait 85 bureaux de vote aux élections municipales.
"L'outil d'interpellation citoyenne va dans le bon sens, mais il faut s'en donner les moyens. S'il n'y a que 2.000 votants, personne n'osera plus se lancer dans l'aventure", souligne-t-il.