VIDÉO. Fuite des commerces, locaux vacants… Comment les collectivités luttent contre la désertification des centres-villes

Entre crise du Covid et concurrence des sites commerciaux en périphérie, les centres-villes souffrent d'une fuite des commerces de proximité. À Grenoble, de nombreuses boutiques ont mis la clé sous la porte ou ont déménagé. Face à ce constat, les collectivités tentent de relancer l'attractivité de leur centre historique.

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Son ouverture avait attiré des milliers de visiteurs, entassés devant les grilles bien avant leur ouverture. Le centre commercial Neyrpic a ouvert ses portes le 2 octobre au cœur de Saint-Martin-d'Hères, en Isère. Cet espace hybride construit sur d'anciennes friches industrielles regroupe 90 boutiques dans des allées à ciel ouvert, un bowling, une salle d'escalade et bientôt un multiplexe. Le tout à une ligne de tramway du centre-ville de Grenoble.

"Du loisir, des commerces traditionnels, de la restauration et des services : c'est vraiment ce contenu très équilibré qui donne un côté inédit à ce type de site commercial", déclarait alors François Agache, le directeur général développement et opérations du groupe Apsys/Neyrpic.

Un centre-ville flambant neuf pour la ville de Saint-Martin-d'Hères qui souffrait d'une image de banlieue difficile, mais une hémorragie pour Grenoble, désertée par de grandes enseignes commerciales. Entre des loyers élevés dans un centre historique moribond et la garantie de voir 7 millions de visiteurs par an sur un site moderne, elles ont fait leur choix.

Il y a un vrai effort à faire de la part des propriétaires, même quand ils n'ont pas de connexion directe avec le territoire, pour qu'ils prennent conscience du fait que l'entretien de cette situation alimente la vacance.

Alan Confesson (LFI), adjoint au maire de Grenoble chargé du commerce

à France 3 Alpes

"Je pense qu'on est en train de vivre les effets concrets de toutes les activités spéculatives sur les investissements dans l'immobilier. On en subit les conséquences dans une période de crise où l'inflation est très élevée, comme la période que nous sommes en train de traverser", juge Alan Confesson (LFI), adjoint au maire de Grenoble chargé du commerce.

"Il y a un vrai effort à faire de la part des propriétaires, même quand ils n'ont pas de connexion directe avec le territoire, pour qu'ils prennent conscience du fait que l'entretien de cette situation alimente la vacance. Il va falloir que ça change", plaide encore l'élu.

Les collectivités à la rescousse

Pour que la situation évolue, des collectivités comme la Métropole de Grenoble et la Ville de Chambéry mettent la main à la poche. À Chambéry, la mairie s'est associée avec un bailleur social pour créer une société foncière. Elle rachète des locaux vacants, les rénove et les loue ensuite à de nouveaux commerçants.

"On a un loyer de marché qui prend notamment en compte l'état d'attractivité de la rue. On accorde à nos locataires des conditions privilégiées en les accompagnant sur le démarrage de leur activité, notamment par une progressivité du loyer sur les trois premières années du bail", explique Cléo Binetruy, responsable de l'immobilier d'entreprise à la SEM Cristal Habitat.

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Comment les collectivités tentent de lutter contre la désertification des centres-villes ©France Télévisions

Des conditions qui ont permis à Henri Rebourseau d'ouvrir son magasin de sport après un an de réflexion. "Je voulais m'implanter dans le centre-ville de Chambéry pour des raisons personnelles et parce que j'avais envie de participer à sa redynamisation. Je trouvais sympa que les clients puissent venir à pied, à vélo, etc.", explique le gérant du magasin Terre de Running.

"C'était très important d'avoir un loyer attractif et sur Chambéry, par rapport à ce que j'avais vu, c'était très intéressant, donc j'étais vraiment content. Tout cela a fait que le business plan était beaucoup plus pertinent pour lancer sereinement l'activité, avec des charges tout à fait gérables", ajoute-t-il.

Des effets mesurables

Une quarantaine de cellules commerciales ont été rénovées dans la cité des Ducs pour une enveloppe de 10 millions d'euros. C'est la somme investie depuis 2021 sur la rue d'Italie, axe majeur de l'entrée de ville de Chambéry. Une dépense dont les premiers effets ont été mesurés, et ils sont notables.

"Le fait d'avoir la main sur ces cellules, ça nous permet de choisir dans le cadre d'un appel à projets, d'avoir la main sur les activités, et donc de diversifier notre cœur de ville. On a mesuré l'impact de l'opération. La rue d'Italie est la seule qui, l'an dernier, a doublé ses flux piétons, sans doute grâce à la réouverture des commerces que nous menons", estime Raphaële Mouric, adjointe au maire (divers gauche) de Chambéry chargée du commerce.

Un enjeu économique mais aussi social et environnemental pour ces villes. Car un habitant qui fait ses courses à pied ou à vélo, c'est une voiture qui ne roule pas.

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