Grève contre la réforme des retraites : transports, écoles... à quoi s'attendre dans les Alpes du Nord le 7 mars ?

L'ensemble des organisations syndicales appellent à la grève le mardi 7 mars. Une mobilisation contre la réforme des retraites qui se durcit pour "mettre à l'arrêt" le pays. Transports, écoles... ce qu'il faut savoir avant cette nouvelle journée de débrayage en Isère, Savoie et Haute-Savoie.

Elle s'annonce comme la journée de mobilisation la plus noire depuis le début du mouvement. Alors que le projet de réforme des retraites sera au cœur des discussions au Sénat, l'ensemble des organisations syndicales appellent à la grève pour mettre le pays à l'arrêt.

Dans les Alpes du Nord, le mouvement s'annonce très suivi. Transports, écoles, hôpitaux... voici à quoi s'attendre le mardi 7 mars en Isère, en Savoie et en Haute-Savoie.

"L'objectif : aucun bus ni tram en circulation à Grenoble"

Le secteur des transports devrait être fortement impacté par cette grève. À Grenoble, le réseau M TAG s'apprête à rouler au ralenti. Lors des dernières journées de mobilisation, plus de la moitié du trafic était déjà à l'arrêt. Ce mardi 7 mars, l'intersyndicale a appelé à un débrayage encore plus massif.

"L’objectif est qu'aucun bus ni tram ne circulent à Grenoble. Mettre le réseau à l’arrêt, c’est le seul moyen de se faire entendre. On en est à 5 journées de grève. On ne fait pas ça de gaieté de cœur. On perd du pognon ! Mais on ne veut pas travailler deux ans de plus. Nos agents de conduite et notre personnel des ateliers, avant 60 ans, ils sont déjà à moitié cassés, alors au-delà, ce n’est pas possible ! Au lieu d’être à la retraite, ils seront en arrêt maladie. On déplacerait juste le problème !" explique Fernando Martins, secrétaire Force Ouvrière M Tag.

L'intersyndicale a adressé une lettre aux usagers du réseau de l'agglomération grenobloise pour les avertir des perturbations à venir. Elle justifie également son débrayage en réaffirmant qu'une revalorisation des salaires pourrait combler le déficit creusé par le système des retraites actuel. Les syndicats ont également lancé un appel à une grève reconductible les 8, 9 et 10 mars pour continuer le combat.

Et la mobilisation risque d'être très suivie dans d'autres réseaux urbains notamment en Savoie et Haute-Savoie. Selon Antoine Fatiga, secrétaire général CGT des transports dans les Alpes du Nord, les transports en commun d'Annecy, Chambéry et Thonon-les-Bains devraient eux aussi subir d'importantes perturbations.

Des opérations de blocage prévues par les routiers

La CGT transport des Alpes du Nord affirme également que le secteur routier sera en grève. De nombreuses lignes de bus interurbaines et scolaires ne devraient pas être assurées en Isère, Savoie et Haute-Savoie.

A cela s'ajoute, l'entrée dans le mouvement des salariés des transports de marchandises. Pour l'instant en retrait dans la lutte contre le projet de réforme des retraites, plusieurs chauffeurs routiers ont décidé de se mettre en grève dès le dimanche 5 mars, 22 heures, suite à l'appel des syndicats.

"Il faut qu’on amplifie la mobilisation. Plusieurs actions de blocage de zone industriel sont envisagées dans les trois départements. Il y aura des points de filtrage entraînant des potentiels problèmes de circulation et de longues files chez les camions." affirme Antoine Fatiga.

La SNCF en grève reconductible

La CGT-Cheminots, SUD-Rail, l'Unsa ferroviaire et la CFDT-Cheminots ont eux aussi appelé à une grève massive le 7 mars prochain et à une reconduction du mouvement les jours suivants. Ce durcissement de la mobilisation devrait entraîner des difficultés de circulation sur les rails.

"Ce n’est pas une journée de 24h comme ça l’a été depuis le début du mouvement. C’est le point de départ d’un mouvement qui risque de durer si l’on n’est pas entendu. Quand on rentre dans une grève reconductible, c’est pour gagner ! Et on ne gagnera que lorsque le projet de loi sera retiré." prévient Julien Troccaz, secrétaire fédéral SUD-Rail.

Le plan de transport de la SNCF s'annonce très réduit. De nombreux trains seront à l'arrêt. Plusieurs postes d'aiguillage seront fermés. Les syndicats planchent sur une circulation proche de 0 des TER et des TGV dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

De nouvelles classes fermées

Très actifs depuis le début du mouvement, les enseignants et autres personnels de l'Éducation nationale seront également au rendez-vous de la mobilisation du mardi 7 mars. Le syndicat majoritaire du premier degré, le SNUIPP-FSU, a appelé ses adhérents à quitter leur poste. 

Des centaines de classes devraient de nouveau fermer leurs portes dans les écoles maternelles et élémentaires d'Isère, de Savoie et de Haute-Savoie. La municipalité de Grenoble a annoncé dans un communiqué qu'aucune restauration scolaire et accueil périscolaire ne seront assurés dans les établissements de la ville.

Dans le second degré, le syndicat majoritaire, le SNES-FSU de l'académie de Grenoble, a également lancé un appel à la grève pour "mettre le pays à l'arrêt" ce mardi 7 mars.

Les étudiants sur le front

Dans les universités des Alpes du Nord, les étudiants s'organisent déjà pour la journée du 7 mars. Sur le campus de Saint-Martin d'Hères, le syndicat majoritaire, l'Union des Etudiant.e.s de Grenoble (UEG), assure que la mobilisation sera conséquente. Jusqu'à 2 500 étudiants avaient manifesté contre la réforme des retraites lors des précédentes journées du mouvement.

"Le 7 mars sera historique notamment au campus de Saint-Martin d'Hères. C'est la première fois que l'on voit plusieurs facultés qui s'auto-organisent" avertit Elie Saget, secrétaire et trésorier de l'UEG.

L'UEG devrait également préparer quelques blocages des bâtiments pour qu'un maximum de jeunes rejoignent la mobilisation. "Même si la réforme est lointaine pour nous, elle nous concerne car le marché du travail va être encore plus saturé. On va avoir du mal à trouver du travail à la fin de nos formations. De plus, elle ne prend pas en compte les années d'étude. Cela veut dire qu'un étudiant qui sort de master à 24 ans pourra prendre sa retraite seulement à partir de 67 ans, s'il garde un emploi stable tout au long de sa carrière" poursuit Elie Saget.

Pour le syndicat, cette réforme représente un nouveau coup de massue pour des étudiants déjà en grande précarité. Cette nouvelle mobilisation sera l'occasion d'exprimer leur ras-le-bol de la politique menée par le gouvernement.

Les principales manifestations dans les Alpes du Nord

Quelques perturbations seront à prévoir également dans plusieurs centres-villes d'Isère, Savoie et Haute-Savoie. Plusieurs manifestations sont organisées dans les Alpes du Nord. Voici les principales :

Isère

• Grenoble : départ à 10h de la gare
• Bourgoin-Jallieu : départ à 10h de la place Saint-Michel
• Vienne : départ 10h de la place Saint-Michel
• Vizille : départ à 10h de la place du château
• Saint-Marcellin : départ 14h30 du Champ de Mars

Savoie

• Albertville : départ à 10h de la gare
• Chambéry : départ à 14h du palais de justice

Haute-Savoie

• Annecy : départ à 14h de la préfecture
• Annemasse : départ à 17h de la place de la Mairie
• Cluses : départ à 16h de la place des Allobroges
• Sallanches : départ à 17h de la place Charles Albert
• Thonon-les-Bains : départ à 17h30 de la place des Arts