Dans le milieu bancaire, le fait est rarissime. Ce mardi 24 mars, l'intersyndicale du groupe BPCE (Banque Populaire et Caisse d'Epargne) appelle à la grève devant les locaux de la Banque Populaire des Alpes, à Corenc.
Le groupe BPCE regroupe la Banque Populaire et la Caisse d'Epargne, mais aussi les enseignes Crédit coopératif, Banque de Savoie, Banque Palatine...
C'est la première fois qu'un tel mouvement a lieu dans le milieu bancaire. L'intersyndicale appelle à une grève nationale devant les sièges centraux des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Dans l'agglomération de Grenoble, le rassemblement a lieu devant la Banque Populaire des Alpes, à Corenc. Une situation inédite pour la Banque populaire des Alpes où travaillent 1.600 personnes.
Les syndicats dénoncent une baisse constante des effectifs, une charge de travail épuisante, une pression au travail insupportable, une prise en charge des clients dégradée... Ils insistent sur "la gravité de la situation due aux mauvaises conditions de travail" et à une politique de rémunération qu'ils jugent injuste.
L'intersyndicale affirme aussi que le groupe BPCE affiche une très bonne santé économique : de 2,9 milliards d'euros de résultat net en 2013 à 3,1 milliards en 2014. Elle révèle par ailleurs "que le dirigeant local 'le plus mal payé' gagnerait dans les 350.000 euros par an, à près de 2 Millions d'euros par an pour le patron de Natixis".
Les syndicats interpellent François Pérol, le patron de la BPCE. Cet ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy a été renvoyé en correctionnelle début février pour prise illégale d'intérêt. Il lui est reproché d'avoir accepté, en février 2009, de prendre la tête du groupe issu du mariage entre la Banque populaire et la Caisse d'épargne (BPCE), alors qu'il avait suivi le dossier lorsqu'il travaillait à l'Elysée.
Reportage de Jean-Christophe Pain & Jérôme Ducrot