Une grève des cheminots, "totalement incompréhensible" selon Manuel Valls, mais qui dure, la semaine s'annonce encore périlleuse sur le front social pour le gouvernement mais aussi difficile pour les milliers d'usagers des TER dans notre région.
Coincé entre opposition à la loi travail et des revendications plus catégorielles, l'exécutif a multiplié les gages, au cas par cas, mais refuse de plier sur le texte de la ministre du Travail Myriam El Khomri.En face, l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et FIDL appelle à "renforcer la mobilisation" avec, en ligne de mire, la manifestation nationale du 14 juin à Paris.La CGT-Cheminots et SUD-Rail ne disent pas autre chose à la veille de l'ultime table ronde consacrée au nouvel accord sur l'organisation du temps de travail à la SNCF.
Lancée mercredi 1er juin, la grève, qui a encore fortement perturbé le trafic ferroviaire pendant le week-end, a été reconduite jusqu'à lundi 6 juin, malgré l'appel du patron de l'entreprise, Guillaume Pepy, à la "solidarité" avec les Français souffrant des conséquences des intempéries.
Samedi 4 juin, Manuel Valls a aussi invoqué la "solidarité" pour appeler les cheminots à "arrêter ce mouvement le plus vite possible". Une grève que le Premier ministre a jugée "totalement incompréhensible" dans le contexte des inondations.
Pour les deux syndicats, l'accord d'entreprise qui doit être proposé lundi n'est "pas au niveau". L'Etat a pourtant manoeuvré le week-end dernier pour désamorcer la crise, quitte à contrarier les objectifs de Guillaume Pepy. Un pari en partie réussi: la CFDT a levé son préavis, se félicitant d'un texte "encore plus favorable que celui existant", puis l'Unsa a suspendu le sien quelques jours plus tard. Mais pour la CGT et SUD, les dispositions actuelles ne sont pas préservées pour les cheminots.
Les deux organisations réclament aussi la réouverture des négociations au niveau de la branche pour obtenir une première convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public), plus ambitieuse que celle soumise à signature jusqu'au 8 juin. Elles ont déploré samedi le refus du gouvernement de peser en ce sens.
A ces revendications s'ajoute leur opposition à la loi travail.
29 jours de grève depuis début 2016
- 3 jours de grève en janvier : les 1er, 2 et 13.
- 9 jours de grève en février : les 4, 5, 6, 7, 8, 18, 19, 20 et 22.
- 5 jours de grève en mars : les 8, 9, 10, 30 et 31.
- 4 jours de grève en avril 1er, 25, 26, 27 et 28.
- 3 jours de grève en mai : les 17, 18 et 19.
- 5 jours de grève en ce début du mois de juin 2016
Pour connaître l'état du trafic TER se reporter sous ce lien
Régressions sociales
Décidée à obtenir le retrait d'un texte porteur de "régressions sociales", l'intersyndicale appelle à poursuivre la mobilisation cette semaine "dans les secteurs professionnels et sur tout le territoire". Elle accuse le gouvernement d'être "responsable de la situation de blocage", "par son silence et son mépris".
Et, avec la perspective de la manifestation nationale le 14 juin à Paris, à laquelle plusieurs organisations de taxis appellent à participer, les mouvements "s'étendent", dit-elle.
Après le pétrole, les ports et docks, l'énergie, ils ont gagné la semaine dernière le secteur des déchets, avec le blocage depuis lundi 30 mai du plus gros centre de traitement et incinérateur d'Ile-de-France, celui d'Ivry-Paris 13, et d'autres actions en régions,comme à Saint-Etienne par exemple.
Côté pétrole, si l'approvisionnement des stations-service en carburant s'est amélioré, plusieurs raffineries restent à l'arrêt. Total a annoncé vendredi 3 juin vouloir lancer le processus de redémarrage à Grandpuits (Seine-et-Marne) et Donges (Loire-Atlantique) après des votes de salariés, mais le processus prendra quelques jours.
Quant au secteur de l'énergie, ses salariés sont appelés à une nouvelle journée de grève et d'"intervention sur l'outil de travail" jeudi prochain, le 9 juin. La semaine dernière, leur action s'était traduite notamment par une coupure d'électricité géante dans la région de Saint-Nazaire.
Enfin, dans les transports parisiens, SUD devrait rejoindre vendredi la grève illimitée à la RATP lancée par la CGT jeudi dernier. Un mouvement qui pour l'instant ne perturbe que légèrement le tronçon Sud du RER B, selon la régie des transports.
Mais une nouvelle menace s'est ajoutée à cette liste: celle d'une grève dans les airs, malgré le déminage par le gouvernement d'un conflit des contrôleurs aériens. Tous les syndicats de pilotes d'Air France appellent à la grève du 11 au 14 juin inclus pour défendre l'emploi et protester contre une modification de règles de rémunération. Un mouvement jugé là encore "incompréhensible" et "assez irresponsable" par le secrétaire d'Etat Alain Vidalies. Des négociations avec la direction débutent là aussi ce lundi 6 juin.
S'il fallait retenir une seule chose de cet imbroglio de mouvements sociaux: les conflits se multiplient, l'Etat ne semble pas disposer à ceder, les usagers doivent donc ... s'adapter!Voici les prévisions de trafic pour lundi 6 juin:
TGV : 4 TGV sur 10 sur l’axe Sud-Est
INTERCITÉS :
· La relation Clermont-Ferrand – Paris sera assurée par 3 Intercités sur 8
· Aucune circulation sur la relation Nevers – Paris
TER :
· La relation Lyon – Clermont-Ferrand sera assurée par 1 TER sur 2
· La relation Lyon – Roanne sera assurée par 1 TER sur 3 (partiellement en cars)
· La relation Clermont-Ferrand – Moulins sera assurée par 2 TER sur 5
· La relation Clermont-Ferrand – Issoire sera assurée par 1 TER sur 2 (partiellement en
autocars)
· La relation Clermont-Ferrand – Le Puy-en-Velay sera assurée par 5 TER sur 8 (en cars)
· La relation Clermont-Ferrand – Aurillac sera assurée par 3 TER sur 4 (en autocars)
· Sur l’étoile stéphanoise, les dessertes Saint-Etienne – Le Puy, Saint-Etienne –
Montbrison et Saint-Etienne – Roanne seront assurées par 1 TER sur 3 (en autocars)
· La desserte Saint-Etienne – Lyon sera assurée par 2 TER sur 5
· La relation interrégionale Lyon – Dijon sera assurée par 1 TER sur 2