Depuis 2003, la Ville de Grenoble et le CRIF remettent le prix Louis Blum à une personnalité "qui s'est distinguée par son engagement pour la préservation de la mémoire de la Shoah, la défense des droits de l'homme et la lutte contre le racisme et l'antisémitisme". Cette fois la polémique s'invite.
Après Alexandre Arcadie, l'an dernier, c'est l'Imam de Drancy, Hassen Chalghoumi qui a reçu, ce dimanche 17 janvier, la distinction. Une personnalité qui, le moins que l'on puisse dire, ne fait pas l'unanimité auprès des autorités religieuses musulmanes du département.
Pour les uns, Hassen Chalghoumi incarne l'islam modéré, il plaide en faveur du dialogue inter-religieux. C'est probablement ce qui a amené le CRIF de Grenoble Isère à lui décerner le prix Louis Blum. Pour d'autres, Hassen Chalghoumi "n'est pas à la hauteur de cette récompense". C'est l'avis du Conseil des Imams de l'Isère qui, par la voix de son président, Mohamed Laakri, a dénoncé "une imposture".
Jamais le prix Louis Blum n'avait déclenché une telle polémique. Une lettre de protestation de l'association Isère-Palestine a été adressée au maire de Grenoble. Des messages hostiles ont circulé sur les réseaux sociaux et un appel à manifester avait été lancé. Ils étaient une petite trentaine à brandir des pancartes devant le musée. La cérémonie, placée sous haute protection s'est toutefois déroulée sans incident.
Le maire de Grenoble a pour sa part déclaré qu'il avait choisi "de ne pas céder face aux pressions".
Reportage de Joelle Ceroni, Damien Borelly, Franck Ceroni & Azedine Kebabti