Un financement public participatif vient d'être initié pour restaurer l'orgue de Soissons, détruit par la tempête Egon en 2017. Des associations ainsi que la Fondation du patrimoine appuient cette démarche du diocèse.
En 2017, la cathédrale de Soissons a été grandement endommagée et comme à la fin de la Première Guerre mondiale, il faut la reconstruire. L'État a déjà engagé de lourds travaux pour reconstruire la charpente et la fameuse rosace datant de XIIIe siècle, mais le grand orgue n'était pas prévu dans le chantier.
C'est pour accélérer sa reconstruction que Florence de Vriendt, chargé de projet au diocèse de Soissons, a décidé de solliciter les associations : "Normalement, l'État est son propre assureur, mais vu ce qui s'est passé pour Notre-Dame, il a préféré investir dans des dispositifs pour stopper les flammes en cas d'incendie dans les combles. Et puis, il n'y a plus trop d'argent, donc on s'est dit que si nous ne bougions pas, nous risquions d'attendre longtemps".
Un mode de financement rare
Ensemble, ils ont présenté à la DRAC (direction régionale des affaires culturelles), ainsi qu'à la fondation du patrimoine de lancer une collecte de dons : "Ça donne une impulsion à l'État quand on voit que les associations se mobilisent", explique Éric Lesain, délégué de la fondation du patrimoine pour la zone de Soissons et de ses environs.
Solliciter des mécènes pour la rénovation d'un édifice public, c'est une première dans les Hauts-de-France. En revanche, la cathédrale de Reims qui a réuni plus de 700 000€ grâce à une opération dirigée par la Fondation du patrimoine, dans le même cadre.
Ici, les associations espèrent réunir 300 000€ pour une restauration totale estimée à 1,5 million d'euros. Un objectif "ambitieux, mais réalisable" d'après Éric Lesain. Il se dit "positif" et révèle qu'une contribution de la Fondation du patrimoine est, elle aussi, à l'étude. "Ça aboutira sur quelque chose", assure-t-il.
Un intérêt culturel et cultuel
Si Florence de Vriendt a mis tant d'effort à trouver ses partenaires, c'est d'abord par intérêt cultuel : "L'orgue rythme la liturgie. Il est indispensable. Et puis quand il est installé, il y a tout un rituel. C'est un dialogue entre le prêtre et l'orgue. Les fidèles attendent son retour. On est très sollicité à propos de l'orgue".
L'employé du diocèse nuance tout de même : "Un orgue, c'est un élément culturel aussi et notamment un orgue de cathédrale. C'est un élément patrimonial important dans cette ville où il y a des concerts. J'espère mobiliser des acteurs de la vie culturelle sachant qu'on est dans la cité de la musique. Il y a un certain attrait pour la culture et notamment pour la musique ici".
La cagnotte est déjà lancée, mais un évènement sera organisé à la fin du mois de janvier pour en faire la promotion. C'est aussi à ce moment-là que s'achèveront les travaux de restauration de la partie haute de la cathédrale. Ceux qui concernent l'orgue pourraient débuter début 2026.