Un artiste chinois installé dans l'Aisne depuis 2017 s'est vu confier la réalisation d'un retable monumentale pour l'église de Tergnier. Une peinture de 84 m² de surface, parsemée de feuilles d'or. Une commande exceptionnelle pour décorer cette église plusieurs fois détruite et reconstruite.
Depuis deux mois, l’artiste chinois Wen Wenwu s’applique dans son atelier de La Fère dans l’Aisne.
L’église de Tergnier lui a commandé une fresque monumentale. En alliant des influences, italiennes, flamandes et asiatiques, il avance vers son but, armée de son pinceau, entre mystique et esthétique. "L'amour, c'est très simple, mais c'est le plus difficile. L'amour amène un côté chaleureux, un côté lumineux, quelque chose de réconfortant", expose-t-il.
Ce panneau, de 6 mètres sur 2,5, ne représente qu’un cinquième de l’œuvre finale qui devrait faire 14 mètres de hauteur, pour 6 mètres de largeur. Elle trouvera sa place dans le chœur de l’église de Tergnier, plusieurs fois détruite et reconstruite en 1959.
Un défi artistique et technique
"Mon regard s'est posé sur ce grand mur de béton qui se trouve derrière l'hôtel en se disant, c'est vraiment un grand mur, comment l'habiller ? J'ai réfléchi avec d'autres personnes et très rapidement est venue l'idée de reconstituer quelque chose qui pourrait tenir lieu du vitrail qui était à cette place-là dans l'église qui a été détruite", raconte le prêtre de l'église, Frédéric Da Silva.
Illuminer le béton, grâce à la peinture à l'huile. Un défi artistique et technique, que Wen Wenwu, diplômée de l’Académie centrale des beaux-arts de Pékin, a accepté de relever. "On a dû faire face à plusieurs problèmes et contraintes. À la base, la fresque devait être réalisée sur la surface du mur. Il aurait fallu installer des échafaudages, mais comme cette église accueille des événements, c'était impossible. Nous avons décidé de réaliser l'œuvre en cinq parties dans l'atelier", explique l'artiste.
Une campagne de financement participatif a été mise en place. Cette œuvre monumentale devrait être terminée en fin d’année prochaine.
Édité par Eline Erzilbengoa / FTV